Togo : Eyadéma ressuscité (suite)

Publié le 29 septembre 2003 Lecture : 3 minutes.

À la suite de la publication, dans J.A.I. n° 2228, de l’enquête de François Soudan intitulée « Eyadéma ressuscité », le ministre de la Communication et de la Formation civique du Togo, Pitang Tchalla, nous a fait parvenir la mise au point suivante :
1 – Le chef de l’État, qui souffrait d’une angine plus coriace que d’habitude, a profité de son séjour privé en Italie pour se faire établir un bilan de santé complet (check-up).
Les médecins ont recommandé au président Eyadéma de ménager sa santé compte tenu de l’absence quasi totale de repos dans son emploi du temps. C’est en effet l’un des rares chefs d’État à n’avoir jamais pris de vacances. Il lui a été fortement conseillé également de perdre quelques kilos. Voilà ce qui explique l’amaigrissement apparent que vous signalez.
2 – Vous écrivez, par ailleurs, que seule une poignée de fidèles, parmi lesquels le patron de la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie (BTCI), accompagnait le chef de l’État au cours de ce voyage qu’on a voulu discret. Or M. Patrice Kanekatoua ne faisait pas partie de ce voyage privé en Italie.
3 Le retour d’Italie s’est effectué au moyen du même appareil affrété à l’aller, le Boeing présidentiel togolais étant à ce moment toujours en révision en Europe.
4 – Le retour du président Eyadéma à Lomé était motivé par les obligations liées à ses charges. Il devait, entre autres activités, recevoir l’ambassadeur de France au Togo en fin de mission et Mme veuve Thérèse Houphouët-Boigny, arrivée à Lomé depuis quelques jours. Ce retour à Lomé n’était donc en aucun cas lié aux rumeurs fantaisistes sur sa maladie, voire son décès, qu’il a toujours considérées avec philosophie et amusement, refusant même la publication d’un quelconque démenti pour laisser les auteurs de cette intoxication à leurs fantasmes « si cela leur fait plaisir ». Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les mêmes ont donné le président Eyadéma pour mort :
– en 1974, après l’attentat de Sarakawa, le chef de l’État avait dû effectuer un retour triomphal par la route sur Lomé afin de rassurer les Togolais qu’il était bel et bien vivant ;
– en 1993, après l’agression à coups de bombes et de roquettes sur sa résidence au Camp RIT, Gilchrist Olympio avait annoncé la mort d’Eyadéma sur une radio pirate ;
– tout récemment, lorsqu’il avait ordonné que le boulevard qu’il emprunte du Camp à Lomé II soit ouvert aux autres usagers en même temps que lui pour éviter les encombrements et autres perturbations ;
5 – Enfin, il n’ y a pas eu de tapis rouge à l’aéroport international de Lomé-Tokoin au retour du chef de l’État. Le peuple togolais, qui n’a jamais cru aux sornettes des marchands d’illusion – lesquels, contrairement à toute valeur morale, n’hésitent pas à souhaiter la mort d’un adversaire politique – a su rester serein et calme malgré cette campagne d’intoxication. La mobilisation populaire aux manifestations marquant le 17e anniversaire de l’agression terroriste du 23 septembre 1986 est l’illustration du fait que le peuple est avec Eyadéma et se réjouit de le voir en bonne santé.
Le président Eyadéma fait confiance à Dieu, croit en son destin et pardonne à tous ceux qui n’ont pas hésité à souhaiter sa mort. Seul Dieu juge et sait quand il lui plaira de rappeler chacun d’entre nous auprès de lui.

Réponse : Chacun a effectivement pu noter que Gnassingbé Eyadéma avait assisté debout au défilé militaire du 23 septembre dernier à Lomé, ce qui met un terme aux rumeurs. Pour le reste, nous ne pouvons que prendre en compte les précisions de M. Pitang Tchalla – lequel était du voyage en Italie – même si elles ne correspondent pas toujours à celles que nous avons recueillies. F.S.

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