Présidentielle au Zimbabwe : Emmerson Mnangagwa déclaré vainqueur, l’opposition rejette les résultats

Emmerson Mnangagwa a été élu président du Zimbabwe dès le premier tour, a annoncé la commission électorale dans la nuit de jeudi à vendredi. Une victoire rejetée par l’opposition, laissant craindre de nouveaux troubles, après la répression meurtrière d’une manifestation d’opposants mercredi.

Le président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa lors d’un meeting à Bulawayo le 23 juin 2018, avant qu’une explosion ne fasse 49 blessés © Zinyange Anthony / AFP

Le président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa lors d’un meeting à Bulawayo le 23 juin 2018, avant qu’une explosion ne fasse 49 blessés © Zinyange Anthony / AFP

Publié le 3 août 2018 Lecture : 2 minutes.

Les chiffres officiels offrent à Emmerson Mnangagwa une victoire dès le premier tour, mais de justesse. Selon le décompte annoncé par la commission électorale, l’ancien bras droit de Robert Mugabe a obtenu 50,8 % des voix, contre 44,3 % pour son principal adversaire, Nelson Chamisa, 40 ans.

« Par conséquent, Emmerson Mnangagwa Dambudzo du parti de la Zanu-PF est déclaré président élu de la République du Zimbabwe à compter du 3 août », a annoncé sous de timides acclamations Priscilla Chigumba, présidente de la commission électorale, très critiquée par l’opposition qui dénonce de « faux résultats non vérifiés ».

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Contestation en justice de l’opposition

À 75 ans, Emmerson Mnangagwa, a réagi en saluant « un nouveau départ », avant d’appeler à l’unité pour « construire » un nouveau Zimbabwe pour tous ».

« Les résultats sont faux, […], nous allons dénoncer l’ensemble du processus » devant un tribunal, lui a rétorqué Morgan Komichi, porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Nelson Chamisa. Dans la foulée, l’opposition a annoncé qu’elle allait saisir la justice.

Forte présence militaire à Harare

À l’annonce des résultats dans la nuit de jeudi à vendredi, les rues de la capitale Harare et du fief de l’opposition, Bulawayo, au sud du pays, étaient quasiment désertes. Des militaires étaient visibles à des points névralgiques d’Harare. Un petit groupe de sympathisants de la Zanu-PF dansaient devant l’hôtel Rainbow Towers, qui abrite les bureaux de la commission électorale à Harare.

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Mercredi, après que le gouvernement a prévenu qu’il ne « tolérerait » aucune contestation, les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles lors d’une manifestation de l’opposition dénonçant les fraudes du scrutin. Au moins six personnes ont été tuées.

Espoirs douchés

Le président Mnangagwa, soucieux de se démarquer de son prédécesseur, avait promis des élections libres et transparentes, dans l’espoir d’attirer de nouveau les investisseurs occidentaux dans un pays au bord de la faillite. Mais pendant la campagne électorale, l’opposition n’a cessé de dénoncer l’impartialité et le manque de transparence, selon elle, de la commission électorale.

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L’Union européenne s’est également inquiétée mercredi de « l’inégalité des chances » entre les candidats, des « intimidations d’électeurs et du manque de confiance dans le processus électoral » qui ont « miné l’environnement pré-électoral ».

Les Zimbabwéens s’étaient déplacés lundi dans le calme et en masse pour ces élections générales historiques qui devaient marquer un tournant dans l’histoire du pays après trente-sept années passées sous le pouvoir de Mugabe. Des espoirs douchés par la répression meurtrière de mercredi dans les rues de Harare.

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