Manne… dévastatrice

Publié le 29 septembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Les 17 et 18 septembre, des pluies diluviennes – cinq fois supérieures à la moyenne du mois (182 mm) – se sont abattues sur Tunis et ses environs. Un déluge d’eau et de boue qui a provoqué des inondations dans de nombreuses zones, interrompant le trafic automobile sur plusieurs artères et isolant certains quartiers. Bilan officiel : cinq morts, dont un agent des forces de l’ordre, et d’importants dégâts matériels non encore évalués.
Évoquant le sujet dans son édition du 18 septembre, le quotidien gouvernemental La Presse s’est contenté de titrer : « Pluies sur l’ensemble du pays ». Et d’ajouter, sous la plume de son chroniqueur vedette Sadok Ben Mahmoud : « Ce n’est pas parce que cette « supermanne » a chahuté la circulation automobile, entravé quelques routes et perturbé notre quotidien banal que nous allons bouder l’épaisse chanson de la pluie. Certes, il a plu des hallebardes. De l’eau, encore de l’eau que saluèrent nos champs, nos oliviers, nos sillons de vigne, nos potagers, nos arbres fruitiers, y compris ces figuiers farouches, dits de « Barbarie ». Saluée aussi par le bétail toujours friand d’herbage. En effet, lorsque le soleil se remettra à projeter sa lumière, se produira alors, entre la chaleur et l’eau, l’alchimie salvatrice que vous devinez. » Inutile de dire que les sinistrés ont moyennement apprécié cet exposé sur les bienfaits du déluge.
Comme pour se dédouaner, le quotidien est revenu, dès le lendemain, à des titres plus factuels, donc plus justes : « Fortes précipitations et importants dégâts », « Raz-de-marée », « Cités inondées et isolées »… Le 24 septembre, les Tunisiens épiloguaient encore sur les causes des inondations et leurs conséquences qu’un nouveau déluge s’abattait sur la capitale. Les services de la météo enregistrent près de 140 mm de pluie en moins de deux heures. Dans certains quartiers, le niveau de l’eau a dépassé deux mètres, inondant routes, habitations et locaux industriels. Des centaines de familles ont tout perdu en quelques heures.
Dans la matinée, le président Ben Ali avait réuni un conseil ministériel pour plancher sur le problème des constructions anarchiques. Comme quoi, à quelque chose malheur est bon.

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