« L’intelligent » fait des émules

Publié le 29 septembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Nous étions une majorité de journalistes, fin 1999-début 2000, à nous être farouchement opposés à toute idée de changement du titre de votre hebdomadaire préféré. Mais notre patron, presque seul contre tous, a tenu bon. Un titre, quel qu’il soit, disait-il, finit toujours par s’imposer, si son contenu est bon, agréable, varié et rigoureux. En février 2000, Jeune Afrique, l’hebdomadaire panafricain créé le 17 octobre 1960 à Tunis par Béchir Ben Yahmed sous le premier titre de Afrique Action, devenait donc Jeune Afrique/l’intelligent.
Aujourd’hui, ce titre pour le moins surprenant est entré dans les moeurs, même si, en Afrique – toutes zones confondues -, beaucoup de lecteurs continuent de l’appeler… Jeune Afrique. Le succès est tel que la diffusion du journal a connu un bond (sans qu’on puisse dire qu’il y a un lien de cause à effet) et son influence s’est même élargie, en dépit de la floraison des titres, ces dix dernières années, sur le continent. Mieux, moins de quatre ans après son apparition, L’intelligent fait déjà des émules.
Depuis le 4 septembre dernier, en effet, les Ivoiriens ont en kiosque un nouveau quotidien, L’intelligent d’Abidjan, dont le titre (tout comme, d’ailleurs, la typographie) relève – disons – de l’emprunt. Format tabloïd, douze pages, le journal, qui tire, si l’on en croit le directeur de la rédaction Assé Alasé, à 10 000 exemplaires, est vendu au prix de 200 F CFA. Il emploie une trentaine de personnes, dont vingt et un journalistes, « jeunes pour la plupart ».
« Trois raisons essentielles nous ont poussés à choisir ce titre », indique Alasé, qui est également le directeur général de la société éditrice, Socef-Ntic. D’abord, le mimétisme : « Nous avons l’ambition de nous engager sur le même chemin que Jeune Afrique/l’intelligent, celui du courage et de la vérité. » Ensuite, une volonté clairement affichée de provoquer : « Nos journalistes connaissent un franc succès lors des conférences de presse. On les appelle les Intelligents. » Enfin, l’esprit de challenge : « Quand on est intelligents, on a forcément des défis à relever… »
S’il reconnaît spontanément avoir « emprunté à son aîné », le patron de L’intelligent d’Abidjan propose, comme pour se dédouaner, une collaboration avec Jeune Afrique/l’intelligent : « Nous sommes prêts à signer un contrat avec vous pour reproduire certains de vos articles dans nos colonnes. Cela évitera le pillage quasi systématique dont vous faites l’objet depuis plusieurs années, sans bourse délier, de la part de certains confrères ivoiriens et autres, hélas !… »

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