Les favoris de la Banque mondiale…
Publié le 29 septembre 2003 Lecture : 1 minute.
On ne peut pas dire que la Banque mondiale ne privilégie pas l’Afrique subsaharienne. Les chiffres sont édifiants : cette région qui « pèse » 11 % de la population mondiale a reçu, entre 1946 et 2003, 19 % des prêts accordés par l’institution. Soit 100 milliards de dollars, sur un total de 525 milliards, selon le rapport annuel publié le 21 septembre(*).
L’Afrique subsaharienne est cependant moins bien lotie si l’on prend en compte le ratio par habitant : 144 dollars en moyenne, contre 554 dollars versés aux Jamaïcains, 528 aux Argentins, 433 aux Hongrois, 346 aux Mexicains et 191 aux Brésiliens, par exemple.
Cette façon de considérer les chiffres doit néanmoins être relativisée. L’argent versé aux Africains l’est en effet, en grande partie, sous forme de prêts à très long terme (remboursement en vingt-cinq ou trente ans, après un délai de grâce de dix ans). Au cours de l’exercice 2002-2003, ces prêts de faveur ont représenté 99,6 % des engagements de la Banque en Afrique subsaharienne (3 722 millions de dollars sur 3 737 millions), alors que la moyenne mondiale n’est que de 39 %. Mieux, le rapport fait apparaître qu’un projet sur quatre est lancé dans cette région et vise en priorité la lutte contre la pauvreté ou l’amélioration de la gouvernance.
En raison de l’importance de sa population, le Nigeria est le premier bénéficiaire des prêts cumulés de la Banque (8,1 milliards de dollars), loin devant la Côte d’Ivoire. L’Afrique du Sud, dont les besoins sont moindres, ne se classe qu’au 34e rang africain (303 millions de dollars), alors que la Namibie, qui bénéficie de l’assistance technique de l’institution monétaire, se refuse pour le moment à emprunter. Dans le classement 2002-2003, les pays en voie de redressement ou dans lesquels la paix a été rétablie tiennent le haut du pavé, qu’il s’agisse de la RD Congo, de l’Ouganda ou de l’Éthiopie (voir aussi page 38).
*Rapport annuel 2003, 192 pages, gratuit. www.worldbank.org
