La gloire de son père
La vie et l’oeuvre de l’historien sénégalais Cheikh Anta Diop décortiquées par son fils.
Publié le 29 septembre 2003 Lecture : 1 minute.
Cheikh M’Backé Diop est le fils aîné de Cheikh Anta Diop. Il publie aujourd’hui, aux éditions Présence africaine, un livre sur la vie et l’oeuvre de son père, célèbre scientifique sénégalais. L’ouvrage s’adresse avant tout aux lecteurs passionnés par les recherches effectuées par l’auteur de Nations nègres et culture. On évite cependant l’écueil du livre universitaire grâce à des éléments biographiques inédits, que seul un membre de la famille était à même de rassembler. On lira donc comme un roman la partie qui retrace la vie de l’homme, son enfance et ses études, éléments mal connus du grand public. La question de l’engagement politique de Cheikh Anta Diop est largement évoquée, notamment les relations plus que conflictuelles qu’il a entretenues avec Léopold Sédar Senghor, bien avant que celui-ci soit président de la République indépendante du Sénégal.
Ce qui achève de rendre l’ouvrage digne de figurer dans toute bonne bibliothèque panafricaine est la seconde partie, qui reproduit des documents, des photos, des publications en rapport avec les études, mais aussi le contexte politique et social au sein duquel a vécu Diop. Notes manuscrites, couvertures de journaux, instantanés, on retrouve le climat des années de lutte pour l’indépendance, puis des principales batailles qu’il a eu à livrer contre la communauté scientifique, rétive à sa principale découverte : « Oui, les premiers Égyptiens étaient noirs ! Du Caire à Abou Simbel, l’antériorité nègre est gravée dans la pierre. »
Cheikh Anta Diop, l’homme de l’oeuvre, de Cheikh M’Backé Diop, Présence africaine, 410 pp., 30 euros.
