Congo-Brazzaville : le FMI reporte pour la sixième fois l’examen de la situation économique du pays

Alors que la situation économique du Congo-Brazzaville aurait dû être examinée par le conseil d’administration du FMI le 3 août, en vue d’un éventuel soutien financier, cet exercice a de nouveau été reporté sine die.

Christine Lagarde, directrice générale du FMI, en janvier 2015. © Alex Brandon/AP/SIPA

Christine Lagarde, directrice générale du FMI, en janvier 2015. © Alex Brandon/AP/SIPA

Publié le 7 août 2018 Lecture : 2 minutes.

Alors que le soutien du FMI est très attendu au Congo, dont la dette s’élève à 9,5 milliards de dollars et que le pays peine à mobiliser les recettes publiques prévues par son budget 2018, l’examen de la situation du pays par l’institution a déjà été repoussé cinq fois. Initialement prévue pour le 6 juillet, puis pour le 11, elle avait ensuite complètement disparu de l’agenda du conseil d’administration du FMI. Elle était réapparue pour le 30 juillet, puis déplacée au 3 août. Le 31 juillet, cette session a de nouveau été retirée des tablettes.

Ce report intervient alors qu’au moment de la séance de questions orales au gouvernement, le Premier ministre Clément Mouamba a annoncé avoir signé la lettre d’intention destinée à l’institution de Bretton Woods. « Depuis deux mois, le président de la République s’est investi personnellement avec les grands financiers internationaux pour notre situation économique. Avec le Fonds monétaire international, le processus traîne parce qu’il s’agit d’un programme délicat, concernant de gros sous. Nous devons le faire avec responsabilité. Je tiens à vous informer que dans le cadre de ce programme, le gouvernement vient de signer la lettre d’intention », a-t-il ainsi expliqué aux parlementaires congolais, rapporte l’Agence d’information d’Afrique centrale (Adiac).

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Ce document décrit les politiques que le gouvernement congolais a l’intention de mettre en oeuvre dans le cadre de sa demande d’aide financière auprès du FMI.

La dernière mission du FMI à Brazzaville, en avril, s’était bien gardée de s’engager, demandant « des réformes audacieuses et immédiates dans le domaine de la gouvernance ». Et une renégociation avec les créanciers du pays – dont les traders internationaux Glencore et Trafigura -, à l’égard desquels la dette de Brazzaville est évaluée à quelque 2 milliards de dollars.

Engagements dans le domaine de la gouvernance

Le 20 juin 2018, le gouvernement congolais avait présenté un Rapport sur la gouvernance et la corruption, rédigé « en consultation avec les services du Fonds monétaire international ». Partant du constat que « d’importants défis liés à la gouvernance et à la lutte contre la corruption persistent au Congo », qui est « en retard par rapport aux autres pays de la région », ce document liste les réformes envisagées par le gouvernement au cours des prochaines années.

Parmi les mesures à venir : l’application de « l’ensemble de la législation nationale, dont la Constitution (y compris en matière de déclaration du patrimoine), les principales lois financières (sur le budget et le compte unique du Trésor, entre autres) et les principales lois concernant la gestion des finances publiques (dont celle relative à la Cour des comptes et la discipline budgétaire ; et nous procéderons à l’audit de toutes les entreprises publiques) », détaille le texte.

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Autres réformes : la simplification de l’octroi de permis, l’abolition de la parafiscalité et surtout la création d’une commission indépendante « de lutte contre la corruption avec tous les pouvoirs d’investigation ».

Force est de constater que la mise en œuvre de ces engagements a déjà pris du retard. Ainsi, la publication sur le portail web du gouvernement des « rapports de rapprochement des comptes de l’industrie pétrolière de KPMG et les audits externes de la SNPC [Société nationale des pétroles du Congo] (2012-2016) », prévue pour fin juillet 2018, n’a pas encore été effectuée.

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