Colloque sentimental

Huis clos amoureux sous l’oeil de Jacques Doillon.

Publié le 29 septembre 2003 Lecture : 1 minute.

«Ce film aurait pu avoir pour titre L’Argent, si ce dernier n’avait pas été déjà pris par Bresson », confie Jacques Doillon, réalisateur du long-métrage Raja, sorti en salles le 3 septembre. Il aurait également pu s’intituler Désir ou Abandon.
Raja raconte l’histoire d’une jeune orpheline marocaine de 19 ans qui a connu toutes les galères et retrouve l’espoir en obtenant un emploi régulier dans une palmeraie, chez Fred, un français expatrié de trente ans son aîné dont la vie sentimentale est un naufrage.
Ces deux personnages, hauts en couleur, ne parlent pas la même langue. Ils se cherchent, se tournent autour. Ce film parle d’amour, mais d’un amour bien particulier, car Raja et Frédéric sont deux infirmes du sentiment amoureux. S’ils partagent quelques moments d’émotions, ils ont peur de se donner, se manquent. Malgré tous les malentendus que peuvent provoquer l’argent, le désir, la différence, l’absence de langue commune, les protagonistes forment un semblant de couple, atypique, pour qui le bonheur reste lointain.
Actrice débutante, Najat Benssallem joue à merveille. Elle rayonne dans ce rôle de fille à la nature sauvage, difficile à apprivoiser, qui séduit et intrigue. Elle a d’ailleurs obtenu le prix Marcello-Mastroianni à la Mostra de Venise, le 5 septembre 2003, pour son interprétation.
Selon le réalisateur Jacques Doillon, qui nous invite dans le décor de cette superbe villa de Marrakech à un voyage intimiste, Fred et Raja « sont des personnages qui ne manquent pas de courage, d’allant, d’audace et d’ardeur quand ils le décident et qui, en même temps, n’ont aucune confiance en eux ». Un film sur les relations amoureuses et la difficulté d’aimer. Un huis clos lourd de sens.

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