Cinéma entre amis
Publié le 29 septembre 2003 Lecture : 1 minute.
Le Festival international du film de Saint-Sébastien a organisé, pour sa 51e édition (18 au 27 septembre), la première rétrospective jamais consacrée à l’ensemble des cinémas du Maghreb. Ont été présentés de façon exhaustive tous les films qui ont fait date dans les cinématographies des trois pays du Maghreb central, depuis l’oeuvre pionnière Le Vent des Aurès, de l’Algérien Mohamed Lakhdar Hamina (1967), jusqu’à Satin rouge, de la Tunisienne Raja Amari (2002), ou Mille mois, du Marocain Faouzi Bensaïdi (prix du Premier Regard au Festival de Cannes 2003). En tout, une quinzaine de longs-métrages projetés dans des salles combles devant un public enthousiaste !
La rétrospective a été par ailleurs reprise par le prestigieux Musée Guggenheim de Bilbao et par le Circulo Mediterraneo de Séville fondé par Carmen Romero, l’épouse de l’ancien chef de gouvernement socialiste Felipe Gonzales. Paradoxalement, alors que l’Espagne est pratiquement soudée géographiquement au Maghreb, le Festival de Saint-Sébastien n’avait montré jusque-là que peu d’intérêt pour les films maghrébins. Il semblerait que la « miniguerre frontalière » entre le Maroc et le gouvernement de José María Aznar à l’été 2002 à propos de l’îlot Leila ait poussé la direction (notoirement de gauche) du Festival à organiser, à côté de la compétition internationale, qui fait traditionnellement la part belle à Hollywood, et de la section Horizons latins, cette rétrospective maghrébine qu’elle a intitulée significativement « Entre amis et voisins ». De même, les organisateurs ont choisi de décerner cette année un hommage et un prix spécial à la star hollywoodienne Sean Penn, qui s’est vigoureusement opposé à la guerre en Irak, soutenue par José María Aznar. En recevant son prix, l’acteur a d’ailleurs déclaré à la cantonade : « Je me considère comme plus patriote que George W. Bush ! » Ce dont les organisateurs ne doutaient certainement pas.
