Cachez-moi ce voile…
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Deux lycéennes arborant le voile islamique ont été exclues, le 25 septembre, du lycée Henri-Wallon d’Aubervilliers. Après plusieurs jours de discussions houleuses, Alma (16 ans) et Lila (18 ans) ont refusé de porter le foulard de manière à laisser voir « le lobe des oreilles, la racine des cheveux et le cou ». Les deux jeunes filles sont soutenues par une majorité de leurs camarades, qui fustigent à l’occasion les tee-shirts « satanistes », s’effraient de colliers « à piquants » et crient à la « discrimination ».
Si l’affaire a pris une telle ampleur, c’est d’abord parce que la famille d’Alma et Lila présente quelques particularités. Le père, Laurent Lévy, est un juif « sans Dieu », avocat du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), et la mère, une Kabyle « non pratiquante ». Une configuration qui conduirait a priori à ne pas craindre de dérive islamiste. Ensuite, parce que la commission Stasi sur la laïcité se réunit depuis le 9 septembre pour statuer – entre autres – sur la question. Pas avare de bons mots, le père s’emportait récemment dans Le Monde contre « la folie hystérique de certains ayatollahs de la laïcité ». Réponses, plus nuancées, du philosophe Henri-Pena Ruiz, pour qui « le voile, qui est un signe politico-religieux et non pas seulement religieux, est aujourd’hui le verre grossissant d’un problème plus général », et de Bernard Stasi, pour qui « l’école est un lieu particulier où se transmettent les valeurs de la nation et où les différences doivent être mises en sourdine ». Ces deux-là savent qu’au pays des vrais ayatollahs, la laïcité n’est pas de mise. Et la liberté non plus.
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