Tunisie : comment Ennahdha avance ses pions pour devancer Nidaa Tounes

Dans un nouveau rapport, l’International Crisis Group (ICC) pointe la prééminence d’Ennahdha sur Nidaa Tounes suite aux résultats des municipales. Analyse de la stratégie adoptée par le parti pour s’assurer le rôle d’incontournable sur la scène politique tunisienne.

Rached Ghannouchi, le chef du parti Ennahdha, dans son cabinet à Montplaisir, à Tunis, le 7 août 2012. © Ons Abid pour Jeune Afrique

Rached Ghannouchi, le chef du parti Ennahdha, dans son cabinet à Montplaisir, à Tunis, le 7 août 2012. © Ons Abid pour Jeune Afrique

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Publié le 7 août 2018 Lecture : 7 minutes.

Une alliance déséquilibrée. Depuis juin dernier, la Tunisie vit une situation inédite. Le Premier ministre, Youssef Chahed, issu du parti du président Nidaa Tounes, a perdu le soutien de sa famille politique. Il a depuis été adopté par le parti Ennahdha, qui appelle à son maintien. Deux mois plus tard, Chahed est toujours en poste. La formation Ennahdha serait-elle alors en train de surpasser Nidaa ? C’est en tout cas ce qu’affirme l’International Crisis Group (ICC) dans son rapport publié le 3 août, intitulé Tunisie : dépasser les querelles pour restaurer la confiance.

>>> A LIRE – Tunisie : plongée au cœur de la nébuleuse Ennahdha

« Par rapport aux élections législatives de 2014, le premier (Ennahdha) a perdu deux tiers de ses électeurs et le second (Nidaa Tounes) la moitié », précise le think tank. Une situation qui a augmenté « le poids politique du parti islamiste, modifié l’équilibre des forces au sein de la coalition gouvernementale et parlementaire et remis en cause le contrat tacite entre islamistes et non islamistes, en vigueur depuis les élections législatives et présidentielles de 2014 ».

La victoire de Souad Abderrahim

« L’indicateur le plus tangible dans cette poussée d’Ennahdha reste la victoire de leur candidate Souad Abderrahim, à la mairie de Tunis. Et à travers cette victoire, l’échec de toutes les tentatives des autres partis à imposer un autre candidat », affirme à Jeune Afrique Hasni Abidi, politologue algérien qui dirige le Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam) à Genève.

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