Un mode de vie familial et communautaire

Publié le 29 août 2005 Lecture : 2 minutes.

Quelque 500 travailleurs chinois sont arrivés à Dakar en 1984 pour assurer la construction du stade Léopold-Sédar-Senghor, confiée à l’entreprise Henan Chine, et travailler pour la Soachip (Société chinoise de pêche), aujourd’hui Sénégal pêche. La plupart sont retournés dans leur pays. Henan Chine a toutefois maintenu une cellule de veille, constituée de quelques hommes, pour prospecter de nouveaux marchés. D’autres vagues d’ouvriers et de techniciens sont arrivées à la fin des années 1980 et dans les années 1990 pour appuyer le développement de la société qui a réalisé de nombreux ouvrages en Afrique de l’Ouest : stades, routes, ponts, bâtiments. Avec la réintégration de Hong Kong dans le giron de la République populaire en 1997, quelques hommes d’affaires sont également venus tâter le terrain, le Sénégal ayant accordé des visas aux ressortissants qui voulaient échapper au contrôle de Pékin. Jusqu’ici très circonscrite, la véritable vague d’immigration massive est en cours. Depuis l’ouverture des frontières de la Chine en 2000, les commerçants de l’empire du Milieu s’installent progressivement à Dakar. Les ressortissants de la province de Henan, les plus nombreux, se concentrent dans la zone du Centenaire. La rue Faidherbe, quant à elle, compte pas mal d’originaires de la province de Liao Ning. La plupart ne resteront pas au Sénégal. Ils rapatrient d’ailleurs l’essentiel de leurs gains dans leur pays. « Ils changent leurs CFA contre des dollars avec les agents informels. Et partent par avion avec des sacs à main remplis de billets », explique un de leurs employés. D’autres commerçants auraient des comptes en Gambie pour transférer leurs bénéfices.
Les Chinois de Dakar ont un mode de vie très familial et communautaire. Ils se fréquentent en fonction de leur appartenance géographique. Les relations avec les Sénégalais se limitent au business. Ils cherchent la discrétion et évitent les conflits. Leurs seules distractions semblent être le karaoké, l’informatique et le jeu. Ils parient de l’argent au majong et remplissent les casinos, où ils affectionnent particulièrement la roulette, le black-jack et les bandits manchots… « J’ai déjà vu un Chinois dépenser plus de 30 000 dollars en une soirée », témoigne un Sénégalais, amateur de jeux de hasard. Mais, vu le dynamisme commercial des Chinois de Dakar, la mafia commence à s’intéresser à leurs bénéfices. Certes, le phénomène, trop récent, est loin d’avoir l’importance qu’il revêt en Afrique du Sud. Mais il pourrait se développer.

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