Libération de Simone Gbagbo en Côte d’Ivoire : « On est partis et on ne s’arrêtera pas »

Amnistiée lundi par Alassane Ouattara, l’ancienne Première dame ivoirienne a été libérée ce mercredi. « La refondation a commencé. Aujourd’hui, toutes les choses sont nouvelles » a-t-elle lancé devant les militants venus l’accueillir à sa résidence de la Riviera Golf.

Simone Gbagbo, quelques heures après sa remise en liberté, mercredi 8 août 2018 à Abidjan. © REUTERS/Thierry Gouegnon

Simone Gbagbo, quelques heures après sa remise en liberté, mercredi 8 août 2018 à Abidjan. © REUTERS/Thierry Gouegnon

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Publié le 8 août 2018 Lecture : 2 minutes.

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C’était impensable il y a encore quelques mois, mais Simone Gbagbo est libre. Après sept ans de détention, l’ancienne Première dame ivoirienne a quitté sa résidence de l’école de gendarmerie, située en plein cœur d’Abidjan, mercredi 8 août à midi (heure locale). Elle y avait été transférée en décembre 2014 après avoir été placée en résidence surveillée à Odienné, dans le nord-ouest du pays, suite à son arrestation en avril 2011.

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>>> A LIRE – Infographie – Simone Gbagbo : de l’arrestation à la libération, sept années de procédures

Ses avocats ont obtenu l’autorisation de sortie après avoir rempli les dernières formalités administratives et judiciaires. Après avoir quitté l’école de gendarmerie, Simone Gbagbo elle  s’est rendue dans sa résidence de la Riviera Golf, où un important comité d’accueil l’attendait.

Elle y a retrouvé de nombreux soutiens, parmi lesquels Aboudramane Sangaré, fidèle de longue date de l’ancien président Laurent Gbagbo (voir photo ci-dessous).

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Hubert Oulaye, qui avait été condamné à 20 ans de prison pour « complicité d’assassinat » en décembre dernier – mais laissé libre dans l’attente de son pourvoi en cassation -, était également présent. De même que Lida Kouassi. L’ex-ministre de la Défense, qui avait été condamné à 15 ans de prison ferme en janvier dernier a, comme Simone Gbagbo, bénéficié de la mesure d’amnistie annoncée lundi par Alassane Ouattara et a été libéré ce mercredi.

Militants, militantes, levez-vous

« La refondation a commencé. Aujourd’hui, toutes les choses sont nouvelles. Militants, militantes, levez-vous. On est partis, on est partis et on ne s’arrêtera pas », a déclaré Simone Gbagbo après avoir rendu un vibrant hommage à Aboudramane Sangaré, présent auprès d’elle.

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Avant la prise de parole de l’ex-Première dame, Lida Kouassi et Assoa Adou ont tenu des discours particulièrement combatifs, à la fois sur leurs conditions de détention et sur les élections à venir.

Simone Gbagbo, dans sa résidence de la Riviera du Golfe, aux côtés d'Aboudramane Sangaré, mercredi 8 août 2018. © Vincent Duhem pour JA

Simone Gbagbo, dans sa résidence de la Riviera du Golfe, aux côtés d'Aboudramane Sangaré, mercredi 8 août 2018. © Vincent Duhem pour JA

Son amnistie – avec celle de 800 détenus poursuivis pour des crimes en lien avec la crise post-électorale de 2010-2011, mais aussi pour des infractions contre la sûreté de l’État commises après son investiture, le 21 mai 2011 – a été annoncée lundi par Alassane Ouattara.

>>> A LIRE – Amnistie de Simone Gbagbo en Côte d’Ivoire : « Décision historique » ou « leurre » ?

Outre Simone Gbagbo, les ex-ministres Lida Kouassi et Assoa Adou, ou encore Souleymane Kamaraté Koné, alias Soul to Soul, le collaborateur de Guillaume Soro, sont également concernés par cette amnistie.

« Il s’agit là d’une mesure de clémence de la nation entière envers ses filles et ses fils. J’invite tous les bénéficiaires de cette amnistie à faire en sorte que notre pays ne revive plus jamais de tels événements et ne sombre plus jamais dans la violence », a expliqué le chef de l’État ivoirien.

Simone Gbagbo avait été condamnée à vingt ans de prison en mars 2015 pour « attentat contre l’autorité de l’État, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l’ordre public ». L’ancienne Première dame avait par la suite été innocentée par la cour d’assises d’Abidjan des accusations de « crime contre l’humanité » et de « crime de guerre ». Ce jugement avait été cassé jeudi 26 juillet par la Cour suprême, ouvrant la voie à un nouveau procès.

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