Sahara occidental : Horst Köhler devant le Conseil de sécurité de l’ONU
L’envoyé spécial onusien pour le Sahara occidental doit passer ce mercredi devant les membres du Conseil de sécurité à New York. Entre sa dernière tournée et les discussions autour du prolongement du mandat de la Minurso, Horst Köhler doit surtout faire face à la lassitude des diplomates.
C’est le 16 août 2017 que António Guterres, secrétaire général des Nations unies, avait annonçé sa décision de nommer un nouvel envoyé personnel pour le Sahara occidental, en la personne de Horst Köhler. Un an plus tard, presque jour pour jour, ce dernier doit passer devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Un briefing à huis clos, prévu à 15 heures à New York, durant lequel l’Allemand devrait notamment revenir sur sa récente tournée.
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Fin juin, il avait rencontré des représentants du Maroc, du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), mais aussi les parties algériennes et mauritaniennes, en passant par Alger, Tindouf, Nouakchott, Rabat, Laâyoune, Smara…
Droits de l’homme
L’envoyé spécial onusien, déjà passé devant le Conseil de sécurité en mars dernier, pourra ainsi donner son sentiment sur les questions que se posent les membres de l’institution. En avril 2018, ces derniers se disaient par exemple encore « préoccupés par la présence du Front Polisario dans la zone tampon de Guerguerat ». Les membres du Conseil devraient être d’autant plus attentifs aux informations de Horst Köhler, ayant bien besoin d’éléments sur la situation : en avril dernier, ils ont en effet prolongé de six mois le mandat de la Minurso. En octobre prochain, ils devront donc de nouveau discuter de cet épineux sujet, qui ne laisse jamais sans débats.
Au Conseil de sécurité, on compte deux alliés du Maroc sur les cinq membres permanents : les États-Unis et la France. Parmi les dix membres non permanents actuels, la Côte d’Ivoire, un autre traditionnel ami du Maroc, qui n’a pas manqué de « saluer les efforts du royaume » lors des discussions autour du dernier renouvellement du mandat de la Minurso.
En revanche, la Suède est une voix plus critique des positions marocaines. À Stockholm, bien des députés poussent pour que leur gouvernement se prononce en faveur d’une extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme, une ligne rouge pour Rabat. En 2013, une proposition américaine dans ce sens avait suscité la colère de Rabat.
En juin dernier, le Jordanien Zeid Ra’ad Zeid Al Hussein, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme sur le départ, avait souligné que son département était disposé à mener une mission technique au Sahara occidental. En avril, le Conseil de sécurité « encourageait à renforcer la coopération avec le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, y compris en facilitant des visites dans la région… »
Une lassitude des diplomates ?
Horst Köhler n’a jamais caché son but : convaincre les différentes parties de reprendre les négociations directes, interrompues depuis six ans. L’envie semble partagée. « La routine n’est plus acceptable », commentait ainsi l’ambassadeur suédois à l’ONU, en avril dernier. Le même mois, Washington, à propos de son vote sur la prolongation du mandat de la Minurso, tranchait : « La Minurso est une mission de maintien de la paix qui aurait dû finir son travail il y a longtemps. (…) Nous, le Conseil de sécurité, nous avons laissé le Sahara occidental devenir un exemple de conflit gelé. » De son côté, António Guterres concluait ainsi, en mars dernier, son rapport sur la région : « Le conflit sur le Sahara occidental n’a que trop duré, il faut y mettre un terme… »
Le Front Polisario a lancé en juin un appel au Conseil de sécurité, au secrétaire général de l’ONU et à Horst Köhler, afin d’organiser dans « les plus brefs délais des négociations directes » avec le Maroc. De son côté, Rabat insiste : en cas de négociations, l’Algérie étant impliquée dans le conflit, elle devra y être associée. « Je voudrais, comme le Conseil de sécurité, exhorter à nouveau les États voisins, l’Algérie et la Mauritanie, à apporter leur concours au processus politique et à s’engager plus avant dans les négociations », écrivait Guterres dans son rapport.
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