À Dakhla, une ferme éolienne en préparation pour alimenter une « mine » à cryptomonnaie
Brookstone Partners, un fonds américain, lance un projet de centrale éolienne à Dakhla. La production électrique sera utilisée pour le minage de cryptomonnaie.
Blockchain et cryptomonnaies, des technologies pour l’Afrique
Les cryptomonnaies et plus largement les blockchains répondent aussi à des soucis très prégnants à travers le continent africain, qu’il s’agisse d’un faible accès aux services bancaires, d’un manque de transparence dans les chaînes logistiques ou de collecter des financements pour des projets.
C’est un projet novateur qui se prépare à Dakhla. Pour un coût compris entre 1,5 et 3 milliards de dollars, le fonds d’investissement américain Brookstone Partners veut y construire d’ici cinq ans une ferme éolienne, d’une capacité de production annuelle à terme de 900 mégawatts (MW). L’électricité produite sera utilisée pour alimenter une mine à cryptomonnaie.
Cette technique consiste à inscrire la transaction dans la blockchain (chaîne de blocs), une technologie permettant à ses utilisateurs de réaliser des transactions et garanties, auditables par tous, sans tiers de confiance. À chaque échange effectué, une nouvelle ligne vient s’adjoindre au bloc, rendue infalsifiable par la complexité des algorithmes utilisés.
En contrepartie, le mineur est rémunéré par la création de cryptomonnaies. Cette activité, qui nécessite une importante puissance de calculs, est très consommatrice d’énergie. Dans le cas du bitcoin, le minage nécessite environ 71 térawatts-heures par an, soit environ 10 % de consommation énergétique annuelle de la Chine.
Le financement du projet est également innovant. Brookstone Partners envisage d’obtenir une première tranche de 100 millions de dollars via un Initial Coin Offering (ICO), soit une levée de fonds en cryptomonnaie. Ces token (jeton numérique) sont émis et échangés grâce à la technologie blockchain.
Une région réputée pour son vent
Si la région de Dakhla est réputée pour son vent, les détails techniques du projet ne sont pas encore connus. On sait que la construction d’une première tranche commencera en 2019 et que la ferme s’étalera sur presque 15 000 hectares. La capacité de production de 900 MW sera mise en place progressivement. Dans un premier temps, l’investissement portera sur 50 MW, qui devraient être produits d’ici 2020.
Brookstone Partners a acheté le site sur lequel les éoliennes seront installées à Altus AG, une société de développement de projets dans le domaine des énergies renouvelables. L’ensemble sera géré par une entreprise créée récemment par Brookstone Partners, Soluna. Les serveurs appartiendront à AM Wind, entité reprise également récemment par le fonds d’investissement américain.
Ce projet a été rendu possible grâce à l’adoption de la loi 16.08 qui permet l’usage décentralisé d’une production d’énergie électrique. Avant 2016, il fallait obligatoirement vendre cette électricité à l’Office national d’électricité (ONEE), qui l’intégrait dans le réseau national.
Moulay Hafid Elalamy, ministre marocain de l’Industrie, de l’Investissement et de l’Économie numérique, a annoncé être fortement intéressé par ce projet, qui pourrait permettre à terme d’embaucher 1 200 ingénieurs.
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