Promouvoir l’Afrique centrale

Ancien Premier ministre centrafricain, candidat à l’élection présidentielle du 8 mai 2005.

Publié le 29 août 2005 Lecture : 2 minutes.

Il nous a rendu visite au Lorsque vous l’interrogez sur la présidentielle du 8 mai 2005, Martin Ziguélé fait preuve de fair-play. Bien sûr, le « candidat malheureux » ne cache pas sa déception quant à sa défaite face au président sortant, François Bozizé. Mais il n’est pas amer pour autant. En tout cas, ne comptez pas sur lui pour jeter de l’huile sur le feu. Certes, il a déposé trois requêtes auprès de la Commission électorale mixte indépendante (Cemi), dénonçant les fraudes et les irrégularités constatées durant la préparation et le déroulement du scrutin. Mais il reconnaît par ailleurs que la Cemi centrafricaine a « mieux travaillé que la moyenne africaine », même si elle peut mieux faire : « Les élections sont censées permettre l’expression d’un choix républicain. La leçon principale que j’en ai tirée est que ce vote a certes permis au pays de revenir à la légalité constitutionnelle, mais ce n’est pas encore un retour à la démocratie. »
Loin de vouloir attiser les rancoeurs, Ziguélé se veut légaliste jusqu’au bout : « Je suis allé aux élections pour marquer la volonté du MLPC [Mouvement de libération du peuple centrafricain] de se placer dans un cadre constitutionnel. À quoi cela aurait servi d’appeler à la révolte, comme certains l’ont fait au Togo après la présidentielle du 24 avril dernier ? Notre pays n’avait vraiment pas besoin de cela. » Un exemple de modération qui tranche avec celui qui reste le président du MLPC, l’ex-chef de l’État Ange-Félix Patassé. Alors qu’il est toujours le numéro un du parti, Patassé vit en exil à Lomé, et le MLPC est actuellement dirigé par son premier vice-président, Luc Apollinaire Dondon-Konamabaye. Ziguélé, lui, est toujours membre du conseil politique national du Mouvement. Après sa prestation plus qu’honorable à la dernière présidentielle, va-t-il se voir confier de nouvelles responsabilités au sein de cette formation ? « Quoi qu’il en soit, il faudrait organiser un congrès pour en décider. Si le parti a besoin de moi, je répondrai présent. Mais je ne suis pas demandeur. »

Aujourd’hui, l’intéressé a repris ses activités professionnelles, partageant son temps entre Paris et l’Afrique. « J’ai décidé de continuer de travailler comme consultant indépendant, à partir de Paris d’abord, puis de Bangui ensuite, dans le domaine de la finance et de la promotion des investissements privés. C’est ce que les anglophones appellent le business facilitation. Mon souhait est de promouvoir l’Afrique centrale en général, et la République centrafricaine en particulier, auprès des opérateurs internationaux. Car, en dehors du pétrole, nos pays recèlent de nombreuses potentialités, même s’ils demeurent mal connus. Je veux donc faire du lobbying, attirer les investissements directs étrangers dans la zone. » Bref, Martin Ziguélé veut surtout se rendre utile : « Après avoir travaillé une vingtaine d’années dans le domaine de l’assurance, puis à la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et enfin comme chef du gouvernement centrafricain, j’ai acquis une certaine expertise en matière de gouvernance en Afrique, et mon séjour français m’a permis de comprendre que l’Afrique centrale et plus particulièrement mon pays sont encore terra incognita, mis à part de quelques initiés. J’espère simplement pouvoir en faire profiter mon pays. »

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