Mohammed à La Mecque : et Ali ?
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À propos de votre rubrique « Ce jour-là » intitulé « Mohammed quitte La Mecque pour Médine », (voir J.A.I. n° 2322), il faut convenir que concentrer ainsi, en quelques lignes, une histoire aussi unique et déterminante pour l’humanité est difficile et assez réducteur.
Si l’on peut concéder au journaliste ses choix des temps forts sélectionnés, je me trouve en revanche contraint de réagir par rapport à une « omission » clé d’un passage important de l’Histoire. « En 632, Mohammed effectue son dernier pèlerinage. Au cours d’un sermon, il rappelle les fondements de l’islam, mettant l’accent sur le respect des droits de la femme, la fraternité entre les croyants. »
La version exacte des faits, telle que largement reprise par les ulémas musulmans, aussi bien sunnites que chiites (voir le nombre de références historiques citées dans le livre du Dr Benabderrahmane, Les imams après Moi seront au nombre de douze), est la suivante.
Au retour de son dernier pèlerinage, à la croisée des routes convergeant vers Médine, l’Égypte et la Syrie, endroit connu sous le nom de Ghadir Khum, après avoir rendu grâces à Dieu, le Prophète Mohammed s’adressa à une grande assemblée. Il invita les gens à s’approcher d’Ali, son neveu et son gendre, dont il prit le bras pour l’élever bien, au moment où l’ange Djibril (Gabriel) descendit à sa rencontre pour lui révéler d’autres versets.
Ainsi, les versets coraniques, les hadiths du Messager de Dieu, les imams successeurs, les compagnons fidèles, les savants, historiens, théologiens, chroniqueurs de l’islam assurent la place privilégiée de premier rang, d’héritier, de légataire, de successeur à l’imam Ali Ibn Ali Taleb, désigné par le Prophète de son vivant.
Dire donc, que « le beau-père du Prophète, Abou Bakr, a été choisi par la communauté comme premier calife, successeur du Prophète » n’est pas exact. Les Bani Hachem (l’important clan de sa famille) et d’autres fidèles compagnons tels Abi Dhar Al-Ghafari, Salman Al-Farisi, Amar Ben Yasser étaient occupés aux préparatifs de la mise en terre de Mohammed et n’étaient pas présents à la fameuse réunion de Saqifa, où eut lieu un débat houleux sur la succession.
Retenez aussi que c’est pour éviter un bain de sang entre musulmans que l’imam Ali se retira de la scène politique. Les fidèles vinrent le supplier de revenir après les califats de Abou Bakr, Omar et Ousmane.
Mohamad El Fadel, Nabatiyeh, Liban
Commentaire : Notre lecteur veut mettre l’accent sur la personne de l’imam Ali, ce qui est tout à fait légitime, mais n’était pas l’objet de l’article. D.M.
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