L’arbre qui cache la forêt ?

Publié le 29 août 2005 Lecture : 2 minutes.

Ariel Sharon semble penser que le retrait de la bande de Gaza permettra de gagner du temps afin de consolider les positions d’Israël en Cisjordanie. Même les membres les plus libéraux du Likoud – le très conservateur parti du Premier ministre israélien -, qui s’étaient prononcés pour l’abandon de ce territoire, l’affirment désormais : loin d’être le point de départ d’un quelconque processus, ce qui vient de se passer dans les territoires occupés est bien plutôt une fin en soi. Le chef de cabinet d’Ariel Sharon a dit récemment que le principal objectif du retrait de Gaza était d’écarter définitivement la revendication nationale palestinienne de la table des négociations. En d’autres termes : « concéder » Gaza au président George W. Bush pour bénéficier d’un relâchement des pressions américaines et se maintenir en Cisjordanie…
Des sirènes auxquelles la Maison Blanche ne doit surtout pas céder. La feuille de route pour la paix au Proche-Orient suppose, en effet, qu’Israël travaille de concert avec les élus palestiniens en vue de mettre en place un plan de retrait. Elle rappelle aussi aux Palestiniens qu’il est de leur responsabilité de faire cesser toute forme d’activité terroriste contre les Israéliens. Selon le document, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, doit, notamment, prouver par des actes qu’il a les moyens de brider les extrémistes du Hamas, qui pensent – à tort – qu’ils parviendront un jour à détruire l’État hébreu. George W. Bush doit donc très clairement signifier à Ariel Sharon que le retrait de Gaza n’est que la première étape d’un long processus. Il ne doit pas se laisser berner par le Premier ministre israélien et apporter sa bénédiction à une occupation indéfinie de la Cisjordanie.

Grand architecte de la politique de colonisation israélienne, Sharon aurait sans doute préféré laisser un tout autre héritage à son pays. Il restera pourtant dans l’histoire comme le dirigeant israélien qui a su imposer le plan de démantèlement des colonies de Gaza à la Knesset, en défiant, avec succès, les membres les plus radicaux de son parti. On doit le féliciter pour cela. Mais il faut également lui adresser cet avertissement : pour que la paix ait une chance de s’installer durablement au Proche-Orient, de très nombreuses étapes restent à franchir.

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© The New York Times et J.A./l’intelligent 2005.
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