La faute à la rentrée !

Publié le 29 août 2005 Lecture : 2 minutes.

« L’inspiration, c’est le courage de s’asseoir devant sa table de travail », disait le compositeur suisse Arthur Honegger. Belle définition. Vissée sur ma chaise au point de manquer d’y prendre racine, j’inspire et expire sans succès face à ma page blanche comme un linceul. Elle reflète l’état d’esprit de ma pensée en état de mort cérébrale : je suis en manque d’inspiration. La lueur de génie que j’attends désespérément refuse de venir éclairer mon oeil vitreux fixé sur le néant. J’ai bien tenté de hisser mon esprit lourd et brumeux jusqu’à un état de tension extrême censé favoriser le souffle créateur. Sans succès. J’ai même essayé d’appliquer les conseils de Balzac qui disait que le peintre ne doit méditer devant sa toile qu’avec les pinceaux à la main. Mes doigts ont pianoté sans fin sur le clavier de mon ordinateur, ne réussissant qu’à créer une partition dissonante. L’inspiration s’est définitivement éloignée, telle une nymphe soudain attirée par la musique cristalline d’une source.

Que faire ? Attendre que, lasse de batifoler dans quelque bois connue d’elle seule, elle revienne s’appuyer sur mon épaule ? Bien inspiré celui qui pourra me donner la solution ! Cela m’amène à me poser des questions : qu’est-ce que l’inspiration au juste ? Une sorte de bouillonnement intense, un moment de pur jaillissement ou une alchimie secrète qui ne s’opère qu’avec la complicité des muses ? Faut-il flâner en la sollicitant ou se précipiter à sa poursuite avec un gourdin en espérant ramener quelque honorable butin ? C’est selon chacun. Pour ma part, je n’aime pas me battre au corps à corps avec les mots : il y a des jours où les idées fusent et d’autres où elles dorment comme une eau croupie. C’est le cas aujourd’hui.

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À défaut de débusquer une muse, j’ai trouvé un bouc émissaire : la faute à la rentrée ! Décidément, le retour de vacances est difficile pour tous, tant l’esprit semble encore vouloir se complaire dans la rêverie, ce sommeil de la pensée. On hiberne encore dans sa tête en faisant mine de ne pas remarquer le branle de la reprise qui pourtant se fait entendre à chaque coin de rue. D’ailleurs, à bien y regarder, la majorité des gens se trouvent dans cet état comateux qui m’affecte. Et si finalement je ne manquais pas d’inspiration mais souffrais tout simplement du blues du salarié au retour de vacances ? Voilà une idée qui m’inspire enfin quelque chose de bon !

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