Gaza, avant et après

Publié le 29 août 2005 Lecture : 2 minutes.

Gaza, bande de terre de 40 km de long et de 10 km de large, faisait partie de la Palestine sous mandat britannique après la chute de l’Empire ottoman. Elle n’a jamais appartenu à l’État sioniste envisagé par le plan de partage des Nations unies qui a abouti à la création d’Israël en 1948. À ce moment-là, cinq pays arabes ont immédiatement attaqué le nouvel État, mais Gaza n’était même pas parmi les territoires en possession desquels est entré Israël après la signature des trêves de 1949. La bande de Gaza a accueilli des centaines de milliers de Palestiniens qui fuyaient Israël, et l’armistice conclu par l’État hébreu avec l’Égypte en 1949 l’a placée sous le contrôle de l’Égypte.

Lors de la guerre israélo-arabe de 1967, Israël a pris Gaza et la péninsule du Sinaï à l’Égypte, ainsi que la Cisjordanie à la Jordanie et les hauteurs du Golan à la Syrie. Israël a rendu le Sinaï à l’Égypte après la signature du traité de paix, mais le sort de Gaza est resté en suspens : le président égyptien Anouar el-Sadate n’en a pas demandé la restitution. Un autre accord prévoyait de négocier une éventuelle autonomie palestinienne.
Gaza représente le pire aspect de la colonisation palestinienne. Sur ses 363 km2 s’entassent 1,3 million de Palestiniens, pour la plupart des réfugiés ou des descendants de réfugiés. Jusqu’à la semaine dernière, les colons juifs en occupaient 33 % de la surface.
En raison du blocus instauré par les Israéliens à la suite de la première Intifada de 2000, les Palestiniens qui vivent à Gaza ont généralement été dans l’impossibilité de se rendre en Israël pour y travailler. Les postes de contrôle militaires israéliens, installés pour faire échec aux attentats terroristes, compliquent également les déplacements des Palestiniens à l’intérieur même de Gaza. Le chômage est estimé à 45 % de la population active, et la plupart des familles palestiniennes vivent avec moins de 2 dollars par jour.

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Une personnalité israélienne qui cherchait à expliquer pourquoi Israël avait tant tardé à évacuer Gaza a déclaré récemment que les dirigeants israéliens n’avaient jamais eu l’intention de conserver Gaza et qu’ils voulaient simplement l’utiliser comme un atout dans une négociation. « Le problème, a-t-il ajouté, est qu’ils en sont tombés amoureux. » Et ont autorisé les colons juifs à s’approprier les meilleurs endroits.
Il n’est pas agréable de se faire chasser de chez soi par des soldats. Et il y a toutes les raisons de s’inquiéter de la façon dont le nouveau Gaza sera administré. Mais il est grand temps – après trente-huit ans d’occupation, exactement – de donner aux Palestiniens qui s’y trouvent une chance de vivre un peu mieux.

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