[Analyse] RDC : la diaspora, un vrai faux problème

Finalement, ils ne voteront pas en décembre, si élections il y a. Comme en 2006 et comme en 2011, les Congolais résidant à l’étranger ne pourront prendre part aux prochains scrutins présidentiel, législatifs et provinciaux.

Des manifestants congolais à Paris demandent la convocation d’élections, le 10 décembre 2011. © Yves Logghe/AP/SIPA

Des manifestants congolais à Paris demandent la convocation d’élections, le 10 décembre 2011. © Yves Logghe/AP/SIPA

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Publié le 13 août 2018 Lecture : 2 minutes.

Un électeur attend pour voter, le 30 novembre 2011, pour la présidentielle en RDC (archives). © JEROME DELAY/AP/SIPA
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RDC : grandeur nature

Les candidats à la présidentielle sont désormais connus. Quelle que soit l’issue du scrutin, prévu en décembre, les défis politiques, économiques et sociaux à relever sont aussi immenses que le sont le pays, ses démons et ses atouts.

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Une exclusion qui suscite bien des débats dans les états-majors des partis comme au sein de la société civile. D’autant que le législateur avait décidé, en 2016, d’autoriser pour la première fois ces « mikilistes » à participer à la prochaine présidentielle.

Le hic est que rien n’a été fait pour que cette volonté devienne une réalité. Les moyens logistiques et financiers indispensables pour organiser l’enrôlement des Congolais de la diaspora n’ont jamais été adressés aux représentations diplomatiques. Aujourd’hui, nul ne peut dire avec certitude combien de ressortissants congolais vivent à l’étranger. Ils seraient « plus de 16 millions », selon leur ministère de tutelle, dont « 11 à 12 millions » auraient acquis une nationalité étrangère.

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Retarder les échéances électorales

 © Dom pour JA

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Or, la plupart d’entre eux ayant gardé leur passeport congolais, il aurait été quasiment impossible pour la Ceni de savoir qui était encore Congolais, qui ne l’était plus et, donc, qui enrôler – sachant que la nationalité congolaise ne peut se détenir concurremment avec une autre. En décidant, fin juin, de modifier la loi de 2016 pour réserver le droit de vote aux seuls Congolais se trouvant sur le territoire national, comme ce fut le cas en 2006 et en 2011, le législateur évite donc à la Ceni de se lancer dans une mission impossible.

Le fait que certains continuent d’exiger l’enrôlement des Congolais de l’étranger trahit une volonté de retarder les échéances électorales. En effet, comment parvenir à enrôler en un temps record (90 jours) ces Congolais de la diaspora sans avoir de statistiques sur les pays où ils sont concentrés ?

Qui plus est, la RD Congo ne disposant d’ambassades et de consulats que dans 68 États, qu’allaient faire ses ressortissants résidant dans des pays où il n’y pas de chancellerie congolaise ? Se rapprocher des représentations diplomatiques les plus proches ? Imaginez le casse-tête.

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Il est indéniable que cet électorat de la diaspora est en grande partie très hostile à la Majorité présidentielle et que cette dernière peut, certes, se réjouir qu’il ne prenne pas part aux scrutins. Toutefois, dans les conditions actuelles, sa non-participation profite encore davantage au respect du calendrier électoral.

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