[Chronique] PMU politique à la sauce congolaise

Pronostics hasardeux, non-partants de dernière minute et vieux chevaux de retour… La présidentielle de RDC a tout d’un tiercé. Mais le suspense dépasse celui des courses de chevaux.

 © Damien Glez pour JA

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Publié le 10 août 2018 Lecture : 2 minutes.

Il faudrait plus d’un extralucide marabout sorcier voyant pour prédire l’issue de la prochaine course à la présidence. Adeptes des paris hippiques, les Congolais ont fort à faire, cette fois, pour pronostiquer le tiercé, le quarté ou le quinté + qui sortira des urnes, en principe, le 23 décembre prochain. Une chose est certaine : le terrain du processus électoral est « lourd », selon le terme consacré dans le domaine des courses de chevaux.

Sur le casting comme sur le calendrier, les coups de théâtre ont été au rendez-vous

Pour l’heure, maintenant que le dépôt des candidatures est clos, les étalons de cette course politico-hippique s’échauffent à proximité des starting-blocks. Sur le casting comme sur le calendrier, les coups de théâtre ont été au rendez-vous de ce turf pas comme les autres…

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Qui aurait mis sa main au feu ou sa tête à couper, il y a un trimestre, que Jean-Pierre Bemba, alors incarcéré à La Haye, serait aligné sur la ligne de départ, à l’inverse de Moïse Katumbi empêché d’approcher l’hippodrome politique ?

Qui aurait affirmé que le maître des horloges, du scénario et de la présidence serait non-partant et que la casaque de sa plateforme électorale serait sur les épaules d’Emmanuel Ramazani Shadary, jockey tout à la fois logique et inattendu ?

La cote des « partants » qui espèrent arriver au pouvoir est difficile à jauger

Et voilà le casting du tiercé pré-bouclé – en attendant les validations définitives –  avec une liste de vingt-cinq candidats potentiels, dont une seule femme, qui va du pur-sang au cheval de trait bien décidé à labourer une figuration intéressée.

Occultées par les candidatures et les non-candidatures du quarté Kabila-Bemba-Katumbi-Shadary, des pointures politiques comme Vital Kamerhe ou Félix Tshisekedi devront peut-être attendre le début de la course pour briller. Car une compétition d’étalons ressemble parfois à une fable peuplée de lièvres et de tortues…

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Sur un continent où les instituts de sondages sont embryonnaires ou sujets à caution, la cote des « partants » qui espèrent arriver au pouvoir est difficile à jauger. Primo, certains observateurs, notamment inquiets de l’utilisation de machines à voter, doutent encore de la fiabilité du scrutin à venir. Secundo, depuis les élections de Donald Trump et d’Emmanuel Macron, le monde semble s’être mis à l’heure des surprises électorales. De quoi ajouter à la volatilité de ce tiercé congolais. Faites vos jeux, rien ne va plus…

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