Côte d’Ivoire : un ex-chef rebelle revient à Bouaké comme préfet
Un ex-chef rebelle ivoirien qui avait pris le contrôle de Bouaké, la deuxième ville du pays, au temps de la crise des années 2000, Tuo Fozié, va y être réaffecté comme préfet, a indiqué le gouvernement.
![Dans les rues de Bouaké, la deuxième ville la plus peuplée de Côte d’Ivoire après Abidjan (illustration). © Sylvain Cherkaoui pour J.A.](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2018/05/14/bouake.jpg)
Dans les rues de Bouaké, la deuxième ville la plus peuplée de Côte d’Ivoire après Abidjan (illustration). © Sylvain Cherkaoui pour J.A.
Ce décret, pris le 6 août par le conseil des ministres, a été publié par le quotidien gouvernemental Fraternité Matin dans son édition de samedi-dimanche.
Tuo Fozié a été le premier visage connu de la rébellion ivoirienne, qui a pris le contrôle de la moitié nord de la Côte d’Ivoire après un coup d’État raté en 2002, et jusqu’en 2010.
À l’époque adjudant dans l’armée régulière, les Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI), « c’est lui qui avait signé le premier cessez-le-feu à Lomé (entre les protagonistes de la crise) sous l’égide de l’ex-président togolais, feu Gnassingbé Eyadema », a rappelé à l’AFP l’un de ses collaborateurs qui a requis l’anonymat.
Selon une source militaire, Tuo Fozié « a été nommé préfet de région et préfet du département de Bouaké parce qu’il est militaire et connaît bien la région », toujours agitée.
Fief des ex-rebelles
Bouaké, qui abrite plusieurs bases militaires, a été l’épicentre de plusieurs mutineries dans l’armée en 2017, et la ville est toujours considérée comme le fief des ex-rebelles.
Tuo Fozié a été directeur général de la police et de la gendarmerie des ex-Forces Nouvelles (l’appellation des rebelles). Après la fin de la crise en 2011, il avait été nommé préfet de région de Bouna (nord).
« D’ici peu, vous verrez qu’il réussira à mettre de l’ordre à Bouaké. Le président de la République ne l’a pas envoyé ici pour rien », a soutenu un soldat affirmant avoir déjà travaillé sous ses ordres pendant la rébellion, sous couvert d’anonymat.
La date de sa prise de fonction n’a pas été précisée.
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