La mère de Thomas Gallay, un Français détenu au Maroc pour terrorisme, a rencontré Emmanuel Macron
Reconnu coupable de liaisons avec un groupe terroriste, Thomas Gallay est détenu au Maroc depuis 2016. Mais ses proches, qui contestent la version des autorités marocaines, demandent son transfert en France. Sa mère a rencontré le président français le 11 août.
« Je suis rassurée, dans le sens où, à partir du moment où [Emmanuel Macron] m’a dit, les yeux dans les yeux, qu’il allait s’en occuper, j’ai vu qu’il connaissait le dossier de Thomas. » Béatrice Gallay, la mère de Thomas Gallay, un ressortissant français détenu au Maroc pour des liaisons présumées avec un groupe terroriste, a rencontré le président français Emmanuel Macron durant une demi-heure, le 11 août, au fort de Brégançon, la résidence officielle d’été du chef de l’État.
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La famille de Thomas Gallay demande son transfert vers la France. Béatrice Gallay s’était présentée dans la matinée du 11 août aux abords de la résidence, où elle a pu échanger avec les journalistes ainsi qu’avec un chargé de communication de la présidence, tous présents pour le régulier point presse. À l’issue de son entretien avec Emmanuel Macron, la chaîne d’information française BFM TV a relaté l’optimisme de Béatrice Gallay.
Condamné en appel à quatre ans de détention
Thomas Gallay, un ingénieur en électronique de 37 ans qui purge sa peine à la prison de Salé, au Maroc, avait été interpellé le 18 février 2016 par le Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ) à Essaouira, où il résidait. En juillet de la même année, il est condamné pour « soutien financier » à des personnes ayant projeté des actes terroristes. En appel, le 8 mars 2017, sa peine de six ans de prison ferme est commuée : le Français est condamné à quatre années de prison.
Selon ses proches, il aurait donné 70 euros à une de ses connaissances qui se serait radicalisée par la suite. Mais la version de la police marocaine diffère largement. Selon cette dernière, Gallay est un proche de Maalainine Lessir, condamné à dix-huit années de réclusion, et il évolue au sein d’un groupe comptant huit autres membres, tous acquis aux idées jihadistes – toujours selon les autorités.
Le 18 février 2016, selon un document émanant d’une source sécuritaire marocaine, que Jeune Afrique a pu consulter, des perquisitions à travers le royaume avaient permis de mettre la main sur tout un réseau favorable à l’État islamique, avec lequel Gallay entretiendrait des relations de longue date. Pour la police marocaine, le matériel informatique saisi à son domicile porte à croire que Gallay laissait, en connaissance de cause, des membres du réseau accéder à son matériel informatique pour suivre l’actualité de l’État islamique et qu’il les aidait à sécuriser leurs connexions sur Internet.
Soutiens français
Plusieurs ONG françaises et internationales ont rejoint la défense de Gallay sur un point : selon Human Rights Watch, par exemple, Thomas Gallay aurait possiblement signé des aveux en arabe, une langue qu’il ne sait pas lire, avant de les réfuter lors des audiences du procès. Amnesty International et la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) avaient aussi dénoncé les « méthodes douteuses des policiers » dans le dossier, et l’ancienne ministre française de la Justice, Christiane Taubira, a décidé d’appuyer les demandes de la famille de Thomas Gallay. De son côté, le Quai d’Orsay a toujours précisé suivre le dossier de près.
Les autorités marocaines assurent quant à elles que le procès-verbal de l’audition du Français lui a été traduit par l’officier de police judiciaire avant qu’il ne soit signé et que l’ambassade de France à Rabat a été avisée de son arrestation dès le 18 février 2016, jour de son interpellation. Gallay a par ailleurs eu accès à un avocat le 26 février, en la personne de Me Abderrahim Jamaï, une figure du barreau marocain.
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