Cameroun : « Paix », « Unité », « Stabilité », le slogan de Paul Biya pour la présidentielle ?
Si la campagne pour l’élection présidentielle ne débutera officiellement que le 24 septembre prochain, Paul Biya en a d’ores et déjà proposé les thèmes. Dans ses discours, le « cap » du président camerounais apparaît déjà clairement.
Il est des présidents dont la parole est rare. Paul Biya est de ceux-là. Avare en discours, le chef de l’État camerounais ne s’exprime en public que lors de grandes occasions. Et encore… Vœux pour la nouvelle année, discours au corps diplomatique, allocution à la jeunesse, rares messages via des communiqués et quelques phrases sur les réseaux sociaux… Biya sait se faire discret.
Mais le message n’en est pas moins clair. Et, à quelques mois d’une présidentielle à laquelle personne ne doutait vraiment qu’il finirait par se présenter, c’est un axe de campagne qui se dégage. Jeune Afrique a passé la communication présidentielle au peigne fin, du 31 décembre 2017 à aujourd’hui, alors que la campagne numérique du président-candidat se met en place pour le scrutin du 7 octobre.
Parmi les mots les plus prononcés par Paul Biya : « Ensemble », « Nation », « Paix », « Unité », « Stabilité », « Efforts », « Défis », « Poursuivre », « Cap », « Solidarité », « Sécurité »… Tout un programme, pour un président au pouvoir depuis 1982, dont les équipes se font d’ailleurs les hérauts depuis plusieurs mois, avant même l’annonce officielle de la candidature.
La carte du père de l’unité camerounaise
Dans un clip de campagne diffusé ces derniers jours sur les réseaux sociaux, le mot d’ordre est tout aussi clair : « L’histoire du Cameroun n’est pas celle de frères et de sœurs qui s’entre-déchirent mais celle d’une famille qui reste unie dans la prospérité. Alors quand on parle du Cameroun, de notre Cameroun, du berceau de nos ancêtres, le meilleur choix restera toujours le choix de la stabilité, Paul Biya. »
« Paul Biya va jouer à fond la carte du père de l’unité camerounaise, face à des candidats qu’il va associer à la crise anglophone, au tribalisme, à l’agitation médiatique », explique un politologue camerounais, qui ajoute : « Il n’a pas besoin de s’exprimer abondamment : les Camerounais ont déjà intégré le message et il va être répété par ses hommes dans les médias jusqu’en octobre. »
« C’est pour cela que Biya a laissé la situation pourrir en zone anglophone : ça lui permet d’être le garant de l’État camerounais face aux sécessionnistes », poursuit un autre observateur de la scène politique camerounaise. Parmi les mots les plus prononcés par le chef de l’État : « Patriotes », « Danger », « Menaces », « Défense », « Sécessionnistes »… La campagne, qui n’a pas encore officiellement débuté, a déjà ses mots clés.
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