Présidentielle au Mali : les observateurs de l’UE n’ont constaté aucune « fraude », mais des « irrégularités »

Cécile Kyenge, qui dirige la mission d’observation de l’Union européenne, a pointé des « problèmes d’irrégularités procédurales » lors du second tour de la présidentielle du 12 août. Elle a également insisté sur le fait que son mandat ne lui permet pas de « juger si les élections sont crédibles ».

Cécile Kyenge, qui dirige la mission d’observation de l’Union européenne au Mali, dans un bureau de vote lors du second tour la présidentielle, dimanche 12 août. © DR / MOE

Cécile Kyenge, qui dirige la mission d’observation de l’Union européenne au Mali, dans un bureau de vote lors du second tour la présidentielle, dimanche 12 août. © DR / MOE

Publié le 14 août 2018 Lecture : 2 minutes.

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Présidentielle au Mali : dernière ligne droite

Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé s’affrontent dimanche 12 août pour le deuxième tour de la présidentielle malienne. Si le premier bénéficie d’une confortable avance, le second croit encore dans ses chances de retourner la situation. Le point ici sur les résultats, les ralliements, l’enjeu de l’abstention et les défis sécuritaire et organisationnels du scrutin.

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« Je peux affirmer que nos observateurs n’ont pas observé de fraudes mais des problèmes d’irrégularités procédurales », comme « deux cas de procès verbaux pré-signés et préremplis » avant la fin du scrutin, a déclaré Cécile Kyenge, chef de la mission d’observation de l’Union européenne (UE), lors d’une conférence de presse à Bamako, mardi 14 août. Les procès verbaux remplis à l’avance « ne comportaient pas de résultats, on ne peut pas tirer de conclusion », a ajouté l’eurodéputée italienne.

Revenant sur le mandat de la mission de l’UE durant le scrutin malien, Cécile Kyenge a affirmé que « ça n’appartient pas à la mission d’observation électorale de juger si les élections sont crédibles ». L’UE a observé les élections « à la demande du gouvernement malien pour l’accompagner dans ce processus électoral ».

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Pas d’observateur de l’UE dans les zones à risque

L’UE est le premier bailleur international de l’ État malien, dont il alimente le budget de quelque 400 millions d’euros chaque année. Lors du second tour de la présidentielle du dimanche 12 août, l’institution a mobilisé 90 observateurs dans 440 bureaux de vote à Gao (Nord), Ségou (Centre), Bamako, ainsi que dans le sud et l’ouest du pays, sans couvrir les zones en proie aux violences jihadistes du Centre et du Nord.

>>> À LIRE – Présidentielle au Mali : un mort et une faible mobilisation pour le second tour

Cécile Kyenge a également mentionné des « améliorations » dans l’organisation du scrutin, et lancé des « appels à la transparence », notamment pour une publication « dès que possible » de la liste détaillée des bureaux de vote fermés dimanche et le total des résultats provisoires, bureau de vote par bureau de vote.

Lundi, le gouvernement malien a déjà indiqué que 490 bureaux de vote sur les 23 000 prévus n’ont pu ouvrir dimanche, soit plus de la moitié des 871 bureaux fermés pour des raisons de sécurité au premier tour. Soumaïla Cissé, candidat de l’opposition, a pour sa part rejeté à l’avance les résultats, évoquant des « fraudes » et appelant « tous les Maliens à se lever ».

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De son côté, la mission de l’UE a appelé « les candidats à faire preuve de mesure », demandant d’attendre la « publication des résultats provisoires par l’administration ». Ceux-ci doivent être rendus publics au plus tard cinq jours après le scrutin.

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