Ouganda : le chanteur et député d’opposition Bobi Wine arrêté
Robert Kyagulanyi, parlementaire et artiste plus connu sous le nom de Bobi Wine, a été arrêté le 14 août après un incident au cours duquel son chauffeur a été tué par des policiers, a annoncé un porte-parole de la police.
Bobi Wine, le « président du ghetto » vient de faire son entrée au Parlement Ougandais. © Vidéo Reuters
Publié le 14 août 2018 Lecture : 1 minute.
« Nous avons arrêté Bobi Wine et d’autres personnes ce matin [mardi 14 août, ndlr] et il est sous notre garde », a déclaré Emilian Kayima, le porte-parole de la police ougandaise.
L’interpellation de Bobi Wine a eu lieu dans la localité d’Arua, dans le nord-ouest du pays, où il faisait campagne pour un candidat de l’opposition à une élection partielle très disputée, qui a conduit le président Yoweri Museveni à venir soutenir le candidat du parti au pouvoir.
Le chauffeur de Bobi Wine abattu
Bobi Wine, surnommé le « président du ghetto », a été arrêté pour avoir entravé le passage du cortège présidentiel. Le pare-brise d’un des véhicules officiels du président Museveni a été endommagé au cours de cette opération, a ajouté le porte-parole.
I come to Arua b'se there is a war here & across Uganda. A war between the oppressor & oppressed. That war has been won in Kyadondo,Jinja,Rukungiri,Bugiri & we must win it here. We have many fighters that we must decide which fighter to send on the frontline.... pic.twitter.com/3OaTzlBPiY
— BOBI WINE (@HEBobiwine) August 12, 2018
Dans la confusion qui a suivi, la police a tiré à balles réelles pour disperser la foule, tuant le chauffeur de Bobi Wine. Sur Twitter, avant son arrestation, l’artiste avait affirmé que la mort de son chauffeur résultait d’une erreur d’identité.
« La police a abattu mon chauffeur en pensant m’avoir abattu », a-t-il affirmé, en postant la photo d’un homme en sang, effondré sur la porte intérieure d’une voiture.
Le candidat de l’opposition à l’élection partielle, Kassiano Wadri, a lui aussi été interpellé. Le scrutin, qui doit avoir lieu mercredi 15 août, est la conséquence de l’assassinat non élucidé d’Ibrahim Abiriga, député du parti au pouvoir, décédé en juin dernier. Ancien rebelle opposé à Yoweri Museveni, Abiriga était devenu un des plus fervents soutiens du président ougandais au pouvoir depuis 1986.
