RDC : cinq organisations de la société civile lancent une plateforme de suivi du processus électoral
Filimbi, la Lucha, les Congolais debout, l’Aeta et l’Acaj, cinq des principales organisations de la société civile de la RDC, ont lancé le 14 août une plateforme citoyenne pour le suivi du processus électoral.
« La non-candidature de M. Joseph Kabila ne suffit absolument pas à garantir que les élections annoncées pour le 23 décembre 2018 seront libres, transparentes, inclusives et apaisées. » Sur une plateforme citoyenne, mise en ligne le mardi 14 août et appelée « Élections en RD Congo », trois mouvements citoyens – Filimbi, la Lutte pour le changement (Lucha) et les Congolais débout – et deux organisations de défense des droits de l’homme en RDC – Agir pour des élections transparentes et apaisées (Aeta) et l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) – ont déterminé dix conditions sans lesquelles ne peuvent se tenir des élections libres, transparentes et inclusives en RDC.
Les cinq organisations de la société civile les énumèrent ainsi dans un baromètre électoral interactif : il s’agit de la « déclaration claire et explicite de Joseph Kabila » sur son avenir politique, la « libération des prisonniers politiques et le retour des exilés », la « réouverture de tous les médias arbitrairement fermés », la « liberté pour tous les Congolais de manifester pacifiquement », l’ « indépendance de la justice locale », la « publication du calendrier électoral », l’ « accès sans entrave des observateurs nationaux et des experts internationaux au travail de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’ « établissement d’un fichier électoral fiable », la « transparence dans le système de vote et de dépouillement », ainsi que la « transparence dans la gestion des ressources financières ».
«Baromètre électoral» avec les 10 conditions sans lesquelles le processus électoral en #RDC ne peut conduire à des élections libres et transparentes. Voir plus ici : https://t.co/SCkZiAQ0HC
— Ida Sawyer (@ida_sawyer) August 14, 2018
Pour ces organisations, seules deux de ces dix conditions sont, à ce stade, satisfaisantes : la décision du président Joseph Kabila, dont le second et dernier mandat constitutionnel est arrivé à terme depuis fin 2016, de ne pas briguer un troisième mandat, et la publication du calendrier électoral.
Pour des « élections libres, transparentes et inclusives »
Mais « tant que les questions aussi importantes que celles relatives à la décrispation politique, se rapportant à la libération des prisonniers et le retour des exilés politiques, mais également à la possibilité pour tout citoyen remplissant les conditions de prendre part aux élections (…), le respect des recommandations de l’audit de l’OIF [Organisation internationale de la Francophonie] sur le fichier électoral et l’abandon de la machine à voter, ne seront pas résolues, nous ne pouvons pas parler d’élections libres, transparentes, inclusives et apaisées », soulignent les cinq organisations initiatrices de la plateforme.
Pourquoi lancer celle-ci maintenant ? « Cela fait quelques mois déjà que nous y travaillons, car le manque d’informations objectives et de qualité sur le processus électoral en RDC est criant », répond un chercheur et analyste politique qui a contribué à la mise en place du dispositif.
« L’objectif est d’avoir une compréhension commune du processus électoral actuel et des différentes actions qui doivent être entreprises afin de permettre de le rendre libre, crédible, transparent et inclusif, souligne pour sa part Fred Bauma, l’un des leaders de la Lucha. Ce site s’adresse non seulement à la population congolaise, qui a besoin d’être informée, mais aussi à la communauté internationale, qui doit s’impliquer pour de bonnes élections » en RDC.
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