Henri-Bernard Solignac-Lecomte : « Le secteur privé a un vrai rôle à jouer dans le développement du continent »

Henri-Bernard Solignac-Lecomte directeur de l’unité Afrique, Europe & Moyen-Orient de l’OCDE a répondu aux questions de « Jeune Afrique » au sujet des besoins principaux des économies africaine dans un contexte de croissance démographie continue.

Henri-Bernard Solignac-Lecomte a rejoint l’OCDE en 2001. Il en dirige le centre de développement pour la zone EMEA depuis 2009. DR

Henri-Bernard Solignac-Lecomte a rejoint l’OCDE en 2001. Il en dirige le centre de développement pour la zone EMEA depuis 2009. DR

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Publié le 27 octobre 2014 Lecture : 2 minutes.

Pour le directeur de l’unité Afrique, Europe & Moyen-Orient de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la création d’emplois et l’instauration d’un contrat social sont les clés pour répondre aux besoins d’une population toujours grandissante.

Propos recueillis par Olivier Caslin

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jeune afrique : Malgré la croissance économique de nombreux pays africains, les secteurs de la santé ou de l’éducation semblent toujours être défaillants. Est-ce dû à un problème de financement ?

Henri-Bernard Solignac-Lecomte : Il ne serait pas exact de dire qu’il y a un manque d’investissements dans ces secteurs, notamment depuis la mise en place des Objectifs du millénaire pour le développement de l’ONU. D’importants progrès ont pu être constatés, et la plupart des objectifs sont aujourd’hui à portée de main. Mais il ne faut surtout pas perdre de vue que l’Afrique subsaharienne doit faire face à une lame de fond démographique, aussi bien en zone rurale qu’urbaine.

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Celle-ci constitue un défi supplémentaire pour les pays, avec davantage d’enfants à scolariser, à vacciner, etc. Avec la croissance économique, les capacités des États sont plus importantes, mais l’absence de contrat social est un problème. Si les Africains salariés, en payant leurs impôts, contribuaient aux finances, les États se sentiraient plus redevables vis-à-vis de leurs populations.

Quelle place le secteur privé doit-il tenir en matière de développement humain sur le continent ?

Il a un vrai rôle à jouer. Car plus il y a d’entreprises, plus il y a de salaires versés. Ceux-ci doivent former un socle de revenus, créateur de richesse pour les pays et leurs populations. Le seul moyen de lutter efficacement contre la pauvreté, c’est l’emploi.

Quelles peuvent être les leçons à retenir d’une crise sanitaire de l’ampleur de l’épidémie d’Ebola ?

Il est important de garder à l’esprit que de tels chocs ne se résorberont plus au niveau national. Il faut donc un minimum de coordination entre les pays d’une même région. Il ne s’agit pas de promouvoir une intégration régionale par le haut mais plutôt constituée de systèmes flexibles, capables de faire face aux besoins des populations. Il convient également de tester davantage la résilience des systèmes sanitaires, tout en réfléchissant aux contributions des bailleurs de fonds, qui peuvent être très disparates selon les régions. Il faut enfin développer une approche « territorialisée », qui prend en compte l’équilibre ville-campagne et les réalités démographiques.

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