L’addiction, mémoire extrême

Publié le 29 mai 2006 Lecture : 1 minute.

L’addiction est une relation de dépendance qui peut avoir des conséquences fâcheuses sur la santé. Le mécanisme est connu. Le cerveau apprend à identifier des éléments essentiels tels que la nourriture ou l’eau, et à se rappeler la manière de s’en procurer. Lorsqu’il y arrive, il libère de la dopamine, un neurotransmetteur qui induit un sentiment de plaisir et de satisfaction. Le hic est que des produits comme le tabac ou l’alcool, l’héroïne ou la cocaïne, s’introduisent dans le « circuit de la récompense » et déclenchent des processus de satisfaction, puis de compulsion, avec une incapacité à s’arrêter.
Le mécanisme est évidemment complexe et met manifestement en cause des phénomènes de mémoire. Des neurobiologistes ont pris comme hypothèse de travail que l’addiction pouvait être une forme de « mémoire extrême » ou d’ « apprentissage pathologique » et qu’elle n’est aussi prégnante et aussi persistante que parce qu’elle joue sur des processus cérébraux qui sont indispensables à la survie. Dès lors, on pouvait envisager de lutter contre cette dépendance en utilisant ce qu’on sait des mécanismes de la mémoire.
C’est ainsi que des chercheurs du National Institute on Drug Abuse (Nida) ont essayé sur des animaux « toxicomanes » des produits agissant sur les souvenirs. On a appris à un rat à associer un certain endroit à la cocaïne, puis on a « cassé » le lien entre les deux. On espère arriver de la même manière à effacer le souvenir du plaisir associé à la drogue. De telles dissociations sont possibles avec les êtres humains. Des expériences ont montré que la D-cycloserine, utilisée à fortes doses contre la tuberculose, pouvait constituer un traitement efficace contre la phobie. Oublié le plaisir, fini la dépendance : c’est le pari.

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