Présidentielle au Mali : retour sur une nuit mouvementée à Bamako
Après l’annonce de la victoire d’IBK à la présidentielle, Bamako a vécu une nuit pour le moins agitée. Quelques incidents ont éclaté en marge de la marche spontanée des partisans de Soumaïla Cissé, qui remettent en cause les résultats.
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IBK a été réélu avec 67,17% des suffrages à l’issue du second tour, face à Soumaïla Cissé (32,83%). De nombreux chefs d’État ont félicité le président sortant pour sa victoire. Le chef de file de l’opposition ne reconnaît pas ces résultats et son parti a lancé un « appel à la mobilisation citoyenne pour exercer une pression populaire, pacifique et démocratique ».
Musique, chants, slogans anti-IBK, coups de klaxon… Dès la fin d’après-midi, jeudi 16 août, quelques heures après l’annonce des résultats provisoires donnant leur champion perdant face à IBK, les partisans de Soumaïla Cissé ont entamé une manifestation spontanée dans les rues de la capitale malienne.
La caravane a quitté le QG de campagne du chef de file de l’opposition vers 16h, heure locale, sillonnant les rues de Bamako. Un camion sono ouvrait la voie, suivit par une myriade de sympathisants marchant ou circulant à moto. « Touche pas à mon vote », « Respectez le vote des Maliens », pouvait-on lire en larges lettres noires sur font rouge sur les pancartes brandies par les partisans de Soumaïla Cissé.
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Tiébilé Dramé, directeur de campagne du candidat de l’opposition, avait donné le ton quelques instants plus tôt : « Rien n’a été épargné par les tenants du régime pour détourner le vote des Maliens. Nous lançons un vibrant appel à la mobilisation citoyenne pour exercer une pression populaire, pacifique et démocratique afin de faire respecter le vote des Maliens », avait-il lancé.
Débordements
Au bout de deux heures à tourner dans les principales artères de la ville, la caravane est retournée au QG de campagne, vers 18h. Entre-temps, plusieurs sources ont affirmé avoir été témoin de débordements. « Entre le monument de la tour de l’Afrique et le Stade-du-26-mars, j’ai vu des partisans de Soumaïla Cissé donner des coups de poing à des gens arrêtés sur le bas-côté qui scandaient des slogans favorables à IBK. La caravane ne s’est pas arrêtée et il n’y a pas eu de bagarre, mais l’intention d’en découdre était bien là », affirme un photo-journaliste qui couvrait la manifestation.
Si le calme était revenu en début de soirée, de nouveaux incidents ont éclaté un plus tard. Des pneus et des panneaux portant les affiches de campagne d’IBK ont été brûlés. Plusieurs propriétaires de magasins ont fermé boutique, baissant le rideau de peur d’une émeute.
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Des partisans de Soumaïla Cissé ont-ils laissé libre court à leur colère ? « Je ne sais pas qui étaient ces gens. Je suis rentrée chez moi après la caravane et depuis je ne suis pas sortie », affirme Hawa Sylla, membre de l’équipe de communication du candidat. « Ils sont connus, ce sont quelques individus proches de l’aile extrémiste du clan de Soumaïla Cissé qui sont à l’origine de ces provocations », nous assure pour sa part une source sécuritaire. « Ils mettent le feu à des pneus ou des panneaux et fuient avant l’arrivée de policiers. Ils ont fait ça dans plusieurs quartiers de Bamako ». Des événements similaires se sont produits à Gao, dans l’après-midi, à en croire des images qui ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des jeunes mettant le feu à des affiches de campagne.
Soumaïla Cissé a annoncé qu’il s’exprimerait ce vendredi à 16h, heure de Bamako. « D’ores et déjà, nous rejetons les résultats », avait-il déclaré lors de sa dernière prise de parole, au lendemain du scrutin. « J’en appelle à tous les Maliens à se lever (…) Nous n’accepterons pas la dictature de la fraude », avait-il ajouté, à l’adresse de ses partisans.
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IBK a été réélu avec 67,17% des suffrages à l’issue du second tour, face à Soumaïla Cissé (32,83%). De nombreux chefs d’État ont félicité le président sortant pour sa victoire. Le chef de file de l’opposition ne reconnaît pas ces résultats et son parti a lancé un « appel à la mobilisation citoyenne pour exercer une pression populaire, pacifique et démocratique ».
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