Eldorad’or noir
L’accord pétrolier, signé le 23 mai à La Havane entre trois compagnies étrangères – Repsol (Espagne), Hydro (Norvège) et OVL (Inde) – et la société étatique cubaine Cupet, relance la compétition internationale dans les eaux du golfe du Mexique. Et ranime la polémique autour du blocus économique décrété en 1962 par Washington contre le régime de Fidel Castro.
Ce blocus a beau ne pas concerner le pétrole, des membres du Congrès américain insistent à nouveau pour que des sanctions soient prises à l’encontre des entreprises étrangères qui aideraient Cuba à devenir une puissance pétrolière. Des menaces dont ces firmes n’ont cure : depuis les dernières découvertes de gisements annoncées en 2004 et 2005, elles courtisent le Líder Máximo avec assiduité Parmi elles, deux sociétés canadiennes, Sherrit et Pebercan, sont déjà à pied d’uvre. Leurs découvertes ont permis à la production cubaine de quintupler : elle est passée de 16 000 barils par jour en 1984 à plus de 75 000 b/j en 2006, soit l’équivalent de la production du Cameroun.
Outre les réserves prouvées, estimées par Washington à 750 millions de barils, le potentiel des bassins offshore est considéré comme très prometteur. Il représenterait 5 milliards de barils : autant que l’Indonésie ou que la partie britannique de la mer du Nord.
L’« association économique » du 23 mai (comme l’appellent les Cubains) ouvre donc des perspectives intéressantes au consortium, qui dispose de six permis d’exploration et au sein duquel Repsol s’est vu attribuer 40 % des parts, contre 30 % pour Hydro et 30 % pour OVL.
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