Des lendemains qui chantent ?

Publié le 29 mai 2006 Lecture : 2 minutes.

Une croissance record (21 % en 2005), des investissements publics colossaux (800 millions de dollars cette année), des infrastructures en cours de réhabilitation Quatre ans après la mort de Jonas Savimbi, le chef de l’Unita (Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola), et la fin d’un conflit qui aura duré vingt-sept ans, le gouvernement se targue de remettre le pays sur les rails du développement. Et tente d’exploiter pleinement le potentiel économique exceptionnel du pays (pétrole, diamants, hydroélectricité, agriculture, ressources halieutiques).
Les grands groupes investissent massivement – les investissements directs étrangers (IDE) ont atteint 2 milliards de dollars en 2004 dans le domaine des hydrocarbures, et dans une moindre mesure dans les secteurs minier et bancaire. Ils mettent régulièrement au jour de nouvelles réserves pétrolières. Leur exploitation devrait faire passer la production de brut à 2 millions de barils par an dès 2008 contre 1,3 million de barils en 2005.
Avide d’énergie, la Chine est devenue le deuxième client du pays pour les achats d’hydrocarbures, juste derrière les États-Unis, et se positionne sur les nouveaux permis pétroliers, également convoités par les majors occidentales. En contrepartie, Pékin fait preuve de générosité. Il a accordé aux autorités une ligne de crédit de 2 milliards de dollars en 2005 pour mettre en uvre un ambitieux programme de réhabilitation des infrastructures routières et ferroviaires.
L’aide chinoise permet également à l’Angola d’affirmer une certaine autonomie à l’égard des institutions de Bretton Woods. Ainsi le gouvernement a-t-il pu refuser en novembre 2005 les prêts soumis à conditions du Fonds monétaire international (FMI) tout en acceptant son aide pour la restructuration de sa dette publique extérieure, estimée à 10 milliards de dollars.
Luanda a donc de nombreux atouts, mais la tâche est titanesque : 10 millions de mines antipersonnel sont répandues sur le territoire, le taux de chômage atteint 30 %, l’inflation est élevée (18 % en 2005). Dans un pays où 70 % de la population vit encore en dessous du seuil de pauvreté, la création d’emplois et la réduction des inégalités sont impératives. Les autorités doivent donc veiller à diversifier les revenus en relançant la production agricole et industrielle. Bien qu’en augmentation, la part de l’agriculture et de la pêche dans le Produit intérieur brut (PIB) a plafonné à 12 % en 2005. Et les surfaces cultivées ne représentent que 3 % des terres arables du pays Luanda devra également réformer son administration, lutter contre la bureaucratie, améliorer son environnement des affaires, les réglementations obsolètes freinant le développement des petites et moyennes entreprises.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires