Gabon – Ali Bongo Ondimba : « Notre système éducatif est en panne »
« Le Gabon est l’un des pays en Afrique qui dépense le plus pour ses étudiants boursiers sans que les résultats ne soient au rendez-vous ». Dans un discours diffusé sur la télévision d’État, le président gabonais a dressé un sombre état des lieux du système éducatif de son pays, promettant de le « révolutionner ».
« Notre système éducatif est en panne », a estimé le 17 août le président gabonais Ali Bongo Ondimba, dénonçant « des résultats plus que médiocres ». « Les résultats 2018 du baccalauréat sont à peine moins catastrophiques que ceux de 2017 ! », a-t-il tonné avant d’affirmer : « Il faut révolutionner le système. Il en va de l’avenir de nos enfants. »
« L’éducation du primaire au supérieur en passant par la formation professionnelle constitue une priorité vitale pour notre pays », a-t-il martelé dans ce discours diffusé sur la télévision d’État, promettant de mettre sur les rails une vaste réforme. « Ensemble nous réussirons », a-t-il conclu.
La priorité n’est pas aux revendications salariales, mais à l’avenir de nos enfants
Les moyens en débat
Classes surchargées, enseignants qui accumulent les arriérés de salaire, programmes scolaires inachevés… Le secteur de l’éducation au Gabon est notamment miné par de faibles moyens financiers. En 2016-2017, le pays a connu une année scolaire quasi blanche, suite à une longue grève des enseignants qui protestaient contre leurs conditions de travail et réclamaient des revalorisations salariales. « La priorité n’est pas aux revendications salariales, mais à l’avenir de nos enfants », leur a répondu le président gabonais.
« Le Gabon est l’un des pays en Afrique qui dépense le plus pour ses étudiants boursiers sans que les résultats ne soient au rendez-vous », a par ailleurs affirmé le président gabonais. À l’Université Omar Bongo (UOB), principale université du pays, de nombreux étudiants boursiers n’avaient pas touché leur bourse en 2018, selon des témoignages recueillis par l’Agence France-Presse. De même, de nombreux étudiants gabonais en France ont manifesté, début 2018 à Paris, pour protester contre le non-versement des bourses d’études.
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Austérité
Cette réforme annoncée dans le secteur éducatif intervient dans un contexte de tensions sociales, accentuées par l’annonce de mesures d’austérité pour sortir le pays des difficultés économiques provoquées par la baisse des prix du pétrole.
Début août, le Fonds monétaire international a débloqué 100 millions de dollars dans le cadre d’un prêt triennal de 642 millions de dollars consenti en juin 2017. L’institution internationale avait alors pointé des « dérapages budgétaires » et insisté sur la nécessité de baisser des dépenses « non prioritaires », pointant notamment l’emploi public (105 640 fonctionnaires, soit un ratio record de 55 pour 1 000 habitants). Le FMI avait également salué la volonté affichée par le gouvernement d’éliminer un grand nombre d’agences semi-gouvernementales et d’« améliorer la transparence et l’utilisation des fonds publics ».
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