Présidentielle au Mali : Soumaïla Cissé « rejette catégoriquement » la victoire d’IBK

Crédité de 32,83% face à Ibrahim Boubacar Keïta, déclaré vainqueur avec 67,17% des suffrages, Soumaïla Cissé assure qu’il « rejette les résultats » et en avance d’autres, qui le donnent gagnant.

Soumaïla Cissé, lors de son discours le 3 août 2018. © REUTERS/Luc Gnago

Soumaïla Cissé, lors de son discours le 3 août 2018. © REUTERS/Luc Gnago

Publié le 17 août 2018 Lecture : 2 minutes.

Ibrahim Boubacar Keïta, lors d’un discours à son QG de campagne, le 3 août 2018. © REUTERS/Luc Gnago
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Mali : Ibrahim Boubacar Keïta reconduit pour cinq ans à la tête du pays

IBK a été réélu avec 67,17% des suffrages à l’issue du second tour, face à Soumaïla Cissé (32,83%). De nombreux chefs d’État ont félicité le président sortant pour sa victoire. Le chef de file de l’opposition ne reconnaît pas ces résultats et son parti a lancé un « appel à la mobilisation citoyenne pour exercer une pression populaire, pacifique et démocratique ».

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Lors d’un point de presse organisé à Bamako devant plusieurs dizaines de ses partisans, Soumaïla Cissé s’est exprimé vendredi 17 août en fin d’après-midi pour la première fois depuis la proclamation des résultats.

Lorsque Cissé fait son entrée, c’est au son de ses partisans qui scandent : « Président ! Président ! » Il s’installe au pupitre. Le silence se fait.

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Il prend la parole : « Je rejette catégoriquement et sans équivoque les résultats proclamés par le ministère de l’Administration territoriale. Je refuse et dénonce ces résultats qui ne sont que supercherie, mascarade, parodie et mensonges. » Et d’affirmer : « J’ai gagné cette élection avec 51,75% et le président sortant a eu 48,25%. »

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Plus d’un million de voix rejetées

Des résultats aux antipodes de ceux proclamés la veille par le ministère de l’Administration territoriale (IBK : 67,17% ; Soumaïla Cissé 32,83%), qui doivent encore être validés par la Cour constitutionnelle.

Pour y parvenir, Soumaïla Cissé affirme se baser sur des résultats issus des bureaux de vote compilés par ses équipes. Des chiffres qui ne prennent pas en compte les bureaux où ses partisans estiment qu’il y a eu des fraudes au bénéfice d’IBK.

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Plus d’une centaine de bureaux de vote sont ainsi exclus du décompte du candidat. L’équipe de campagne de Cissé explique notamment s’appuyer sur une évaluation du temps moyen de passage des électeurs dans le bureaux de vote, jugé trop court dans une partie des bureaux. Au final, Soumaïla Cissé ne retient dans son décompte qu’un peu plus de 1,3 million de suffrages exprimés, là où les résultats officiels se basent sur plus de 2,6 millions de voix.

Soumaïla Cissé, qui avait reconnu sa défaite en 2013, a affirmé son intention, cette fois, de déposer des recours devant la Cour constitutionnelle pour obtenir l’annulation des votes dans les bureaux où il affirme qu’il y a eu fraude. « Face à l’arbitraire, la résistance est un droit », a-t-il lancé à ses partisans. « Nous travaillons pour la non-violence. Nous ne sommes pas ceux qui jettent de l’huile sur le feu, mais nous exigeons la vérité », a-t-il ajouté, avant d’appeler à une manifestation, samedi 18 août.

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« Tout le monde doit s’en tenir au verdict de la Cour constitutionnelle »

« Toutes les données et les chiffres sont à la Cour constitutionnelle. Ils (les membres de l’opposition, ndlr) ont manifesté pour maintenir la Constitution, et c’est cette même Constitution qui établi que tout le monde doit s’en tenir au verdict de la Cour constitutionnelle », balaie un cadre de l’équipe d’IBK, joint par Jeune Afrique.

« En 2002 et 2007, nous aussi nous avions les mêmes revendications mais on s’était tenu au verdict de la Cour », tient à souligner ce vieux compagnon de route d’Ibrahim Boubacar Keïta, qui insiste pour sa part sur les nombreux messages de félicitations adressés ces dernières heures par des chefs d’État et de gouvernement.

« Je peux affirmer que nos observateurs n’ont pas observé de fraudes mais des problèmes d’irrégularités procédurales », comme « deux cas de procès-verbaux pré-signés et pré-remplis » avant la fin du scrutin, avait de son côté déclaré Cécile Kyenge, chef de la mission d’observation de l’Union européenne (UE), lors d’une conférence de presse à Bamako, mardi 14 août.

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