Football – Rabah Madjer : « En Algérie, on voulait ma tête »
Djamel Belmadi a signé le 18 août son contrat de sélectionneur de l’Algérie. Son prédécesseur, Rabah Madjer, limogé en juin dernier, évoque pour la première fois la « campagne de dénigrement orchestrée » contre lui.
Jeune Afrique : Avant d’accepter de vous succéder, Djamel Belmadi a demandé les pleins pouvoirs et prévenu qu’il n’admettrait aucune interférence dans son travail. Avez-vous subi des pressions quand vous étiez en fonction ?
Rabah Madjer : Jamais. Je faisais mes choix librement. Personne n’a jamais cherché à m’influencer. J’avais d’excellentes relations avec Kheireddine Zetchi, le président de la fédération, et on me laissait travailler dans de bonnes conditions. Le problème, en Algérie comme ailleurs, c’est qu’on veut des résultats tout de suite. On ne laisse pas assez les sélectionneurs travailler dans la continuité. Il y a beaucoup trop de pression autour de la sélection nationale. Si on veut avoir des résultats, il faut de la stabilité. Mais moi, je ne regrette rien. Avec mon staff technique, nous avons fait ce qu’il fallait pour être en mesure de disputer la CAN 2019.
On a tout de suite voulu me salir et me déstabiliser
Vous avez été démis de vos fonctions en juin dernier, après deux défaites concédées en matches amicaux face au Cap-Vert (2-3) et au Portugal (0-3). Cela a-t-il été une surprise pour vous ? Avez-vous le sentiment d’avoir été lâché trop vite ?
Dès ma nomination en novembre, j’ai été attaqué par une partie de la presse. Je dis bien une partie. Et derrière ces journalistes se cachent certaines personnes. En Algérie, tout le monde sait de qui il s’agit. On a tout de suite voulu me salir et me déstabiliser. J’aurais aimé aller au bout de ma mission avec cette équipe. On a décidé de se séparer de mon staff et moi au bout de huit mois. L’Histoire jugera.
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