Ouganda : les manifestations contre l’arrestation de Bobi Wine violemment réprimées

Des quartiers de la capitale ougandaise, Kampala, ont été bouclés pendant quelques heures lundi 20 août par la police et l’armée, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes et des tirs à balles réelles pour disperser des manifestants venus protester contre l’arrestation du chanteur et député Bobi Wine.

Lors de la manifestation contre l’arrestation de Bobi Wine, le 20 août à Kampala. © Stephen Wandera/AP/SIPA

Lors de la manifestation contre l’arrestation de Bobi Wine, le 20 août à Kampala. © Stephen Wandera/AP/SIPA

Publié le 20 août 2018 Lecture : 2 minutes.

Robert Kyagulanyi, plus connu sous le nom de Bobi Wine, avait été arrêté le 14 août à Arua (nord-ouest), où il était venu soutenir Kassiano Wadri, le candidat de l’opposition à une élection législative partielle. Il a été inculpé par un tribunal militaire deux jours plus tard.

L’arrestation de celui qui, depuis son élection à l’Assemblée nationale en 2017, s’est imposé comme un porte-parole de la jeunesse ougandaise et un détracteur virulent du président Yoweri Museveni, a mécontenté nombre d’Ougandais.

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Les manifestants ont mis le feu à des pneus et à des palettes en bois, bloquant le trafic dans le centre de la capitale, et lancé des pierres en direction des policiers, relate l’AFP.

Des policiers anti-émeutes et des soldats ont pris le contrôle des rues entourant le marché animé de Kireka, et des véhicules blindés ont été positionnés à des intersections clés pendant que les forces de sécurité faisaient évacuer des quartiers entiers.

Des centaines de commerçants et passants effrayés ont dû quitter les lieux sur une file unique, les mains en l’air, comme l’ordonnaient des soldats équipés de matraques.

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Sur la rue Nasser, site de nombreuses imprimeries et papeteries, les soldats ont forcé des centaines de personnes à s’agenouiller les mains en l’air pendant qu’ils patrouillaient la zone.

Bobi Wine accusé de « terrorisme »

Un photographe de l’agence de presse Reuters, James Akena, a indiqué avoir été détenu pendant plusieurs heures et battu par des soldats. « Je me tenais avec mon appareil photo près de la manifestation. Soudainement, plusieurs soldats m’ont battu. J’ai quelques contusions et ma main est enflée. Ils ont toujours mon appareil et je ne sais pas quand ils me le rendront », a-t-il déclaré.

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Selon la police, deux armes à feu ont été retrouvées dans la chambre d’hôtel de Bobi Wine à Arua. La possession illégale d’arme à feu est un délit passible de comparution devant la justice militaire, selon la loi ougandaise. Vendredi 17 août, son épouse et son avocat ont dénoncé un coup monté et accusé les forces de sécurité d’avoir brutalisé la pop star durant sa détention.

Le président Museveni a contre-attaqué dans un communiqué paru ce week-end, en qualifiant les accusations des proches de Bobi Wine de « fake news » (fausses informations), et en accusant le député de « terrorisme », destiné à intimider les électeurs du parti au pouvoir.

Yoweri Museveni, âgé de 74 ans et au pouvoir depuis 1986, a récemment fait supprimer la limite d’âge pour être candidat à la présidentielle, se donnant la possibilité de se représenter en 2021.

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