Afrique/États-Unis : pétrole et chéquier

Publié le 29 mai 2006 Lecture : 1 minute.

Le commerce entre les États-Unis et l’Afrique subsaharienne a augmenté de 115 % depuis la promulgation, en 2000, de la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (Agoa). Tel est le principal enseignement d’un rapport annuel (1) remis par l’administration Bush, le 18 mai, au Congrès américain. Adoptée à l’initiative de l’ancien président Bill Clinton, cette législation accorde des préférences douanières et des aides à 37 pays du continent. En théorie, il s’agit de favoriser le développement économique et la lutte contre la pauvreté par le renforcement des échanges. En pratique, l’Agoa est devenue un formidable outil au service des firmes pétrolières, Washington cherchant à diversifier ses approvisionnements énergétiques. En ligne de mire, le golfe de Guinée.
En 2005, les importations américaines provenant du continent ont progressé de 40 %, à 50,3 milliards de dollars. Les hydrocarbures représentent 80 % de ces échanges. Principaux fournisseurs : le Nigeria (48 %) et l’Angola (16 %). D’autres pays pétroliers de la zone ont profité de l’appétit américain : Tchad, République du Congo, Guinée équatoriale et Gabon.
Quant aux exportations américaines, elles ont progressé de 22 %, mais dépassent à peine 10 milliards de dollars. L’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Angola et le Kenya sont les principaux clients. Avions et équipements agricoles arrivent largement en tête des commandes. Si l’Union européenne demeure toujours le premier partenaire de l’Afrique, elle voit son avance grignotée. En 2005, les importations européennes (60 milliards de dollars) en provenance du continent n’ont progressé que de 16 % et ses exportations (54 milliards), de 13 %. Autant de chiffres qui seront largement commentés, les 6 et 7 juin, à Washington, lors du cinquième forum de l’Agoa. Une rencontre qui ne manquera pas d’agacer Pékin, qui, considérant que cette loi n’est pas conforme aux règles internationales, a bien l’intention de saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

1. Rapport général sur la politique commerciale et des investissements des Etats-Unis en Afrique subsaharienne et sur la mise en oeuvre de la Loi sur la croissance et les possibilités économiques.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires