Sakina Rharib

La conservatrice du musée de Marrakech est l’une des Marocaines les plus actives dansle domaine des arts et de la culture.

Publié le 29 mars 2004 Lecture : 2 minutes.

Si c’est à Essaouira (ex-Mogador) qu’elle a vu le jour en 1965, c’est à Agadir que Sakina Rharib a ouvert les yeux sur le monde. Les injustices qu’elle a ainsi découvertes ont fait naître en elle l’envie, jamais assouvie, de devenir avocate. Son regard d’enfant s’est longtemps ému des souffrances des petites gens qu’elle côtoyait dans l’usine où travaillait son père et où elle a grandi parmi des femmes ouvrières venues des douars éloignés pour nourrir leur famille.
Aujourd’hui, Sakina gagne sa vie en officiant dans un palais digne des mille et une nuits. Et pourtant, elle n’a pas épousé un prince charmant et riche. Une fois son bac en poche, ce n’est pas en faculté de droit qu’elle s’est inscrite mais en anthropologie, après s’être ennuyée quelque temps à suivre des études d’espagnol. En 1995, elle décroche le diplôme de l’École nationale du patrimoine à Paris, avant que, quatre ans plus tard, feu Omar Benjelloun, initiateur de la fondation du même nom, l’appelle pour prendre en charge la direction du musée de Marrakech, l’un des trop rares espaces marocains où l’on voit de l’art contemporain. Depuis qu’elle a accepté ce « cadeau », Sakina se démène pour
multiplier les expositions et faire découvrir à un public aussi large que possible aussi bien le patrimoine traditionnel que la création actuelle. Jusqu’au 31 mars, les anciennes cuisines du Palais Mnebhi accueillent ainsi l’exposition « Atai-Thé » de Mustapha Boujemaoui.
Omniprésente sur la scène artistico-culturelle, la conservatrice du musée de Marrakech est à l’origine de plusieurs manifestations comme le Mois de la photo ou les concerts ramadanesques qui, depuis 2001, ravissent ceux qui veulent que la ville ocre ne soit pas qu’un vulgaire piège à touristes assoiffés de soleil et d’exotisme de pacotille. Le dynamisme de Sakina lui a valu d’être sélectionnée en 2004 par le comité Khmissa parmi les cinq femmes marocaines les plus actives dans le monde des arts et de la culture. Elle aurait très certainement méritée d’être la lauréate de ce trophée, mais le public, qui, ici comme ailleurs, a un faible pour les icônes du petit écran, a préféré consacrer Sofia
Essaidi, ex-star académicienne. Palmarès qui ne fait que confirmer combien les actions que mènent des femmes (et des hommes) comme Sakina Rharib sont précieuses et nécessaires.

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