Émotion à Aulnay-sous-Bois
Publié le 29 mars 2004 Lecture : 1 minute.
Costumes sombres, visages fermés, yeux rougis, plus d’une centaine de personnes se sont rendues au Centre hospitalier Robert-Ballanger d’Aulnay-sous-Bois, en banlieue nord de Paris, pour rendre un dernier hommage à Siradiou Diallo. En cette fin de matinée du 19 mars, grise et venteuse, famille, amis et militants de l’Union pour le progrès et le renouveau (UPR), le parti de Siradiou, se sont recueillis en silence avant la levée du corps. Les Guinéens sont venus de partout, toutes tendances politiques confondues, unis par un même chagrin.
Assiatou, veuve éplorée, les accueille, les salue, les remercie, soulevée parfois par un long sanglot lorsqu’elle reconnaît un ami de longue date.
Ils sont presque tous là, ceux que le couple a connus, en France ou ailleurs, dans les années passées. La direction de Jeune Afrique, à laquelle Siradiou a collaboré pendant presque vingt-cinq ans : Béchir Ben Yahmed et son épouse Danielle ainsi qu’Aldo de Silva, toujours directeur artistique. Assiatou, bouleversée, les embrasse avec émotion. Sophie Bessis, l’écrivain libanais Amin Maalouf et Hamid Barrada, Philippe Gaillard, tous anciens rédacteurs en chef, et bien d’autres encore sont venus la serrer contre leur coeur.
La foule se presse dans le petit couloir du funérarium. Alpha Condé, chef du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), a le visage grave. Comme Sidya Touré, ancien Premier ministre du président Lansana Conté, aujourd’hui leader de l’Union des forces républicaines (UFR, opposition). Apparaît la haute carrure du Sénégalais Amath Dansokho. Il vient dire adieu à son vieux copain, celui qu’il avait aidé à fuir clandestinement Dakar, dans sa jeunesse militante.
Malheureux sont les absents. François Soudan, contraint de terminer un long papier pour le bouclage de Jeune Afrique/l’intelligent, s’est excusé. Albert Bourgi, retenu par ses cours à l’université de Reims, a envoyé son épouse Évelyne pour le représenter.
Dans la chambre mortuaire, chacun s’incline, tristement, devant le corps. Siradiou garde, pour l’éternité, le petit sourire en coin que nous lui connaissions tous.
