Algérie : le musée Matoub Lounes financé par Bouteflika divise

À peine annoncé par l’État, le musée dédié à Matoub Lounes, artiste kabyle assassiné en 1998 et opposé au pouvoir, provoque déjà la controverse. Si certains Algériens y voient un hommage, d’autres dénoncent une récupération politique. Ces divisions, qui touchent même la famille du chanteur, pourraient remettre en cause le projet.

Matoub Lounès. © Tribes of the World/ Flickr creative commons

Matoub Lounès. © Tribes of the World/ Flickr creative commons

FARID-ALILAT_2024

Publié le 24 août 2018 Lecture : 6 minutes.

Voilà un projet qui divise déjà les fans de Matoub Lounes, chanteur kabyle assassiné le 25 juin 1998. Au cours d’une récente entrevue accordée à sa sœur Malika, le ministre algérien de la Culture a annoncé que l’État allait soutenir la construction d’un musée dédié au chantre de la chanson et de la culture berbères. « Je l’ai informée de la décision du président Abdelaziz Bouteflika, qui a donné son accord pour la réalisation d’un musée pour la conservation de la mémoire du chanteur et de son patrimoine artistique et culturel », a indiqué le ministre Azzedine Mihoubi. C’est en mai dernier que la Fondation Matoub Lounes, présidée par sa sœur Malika, avait introduit une demande auprès du ministère pour l’attribution d’une assiette de terrain, en vue de construire les bâtiments qui abriteront ce musée. Le dossier avait ensuite été transmis au Premier ministère, lequel a obtenu le feu vert de la présidence.

« Le président de la République a donné son accord et a instruit les différentes autorités et administrations concernées, chacune en ce qui la concerne, d’apporter leur aide et assistance à la Fondation pour sa réalisation, indique à Jeune Afrique une source autorisée au ministère de la Culture. Il s’agit d’un musée destiné à préserver la mémoire, le patrimoine matériel et immatériel ainsi que le parcours artistique de l’artiste militant Matoub Lounes et des artistes de renom de la région. » Dans une déclaration faite à l’agence officielle APS, Malika Matoub a jugé la décision comme une « grande consécration et une reconnaissance du combat et du parcours de Lounes et aussi un moyen de pérenniser son combat, sa mémoire et son art ».

>>> A LIRE – Algérie : « Matoub Lounès est la voix qui libère et qui inspire »

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires