[Tribune] Au colloque de la vaine palabre

Invitée au Parlement européen dans le cadre d’un forum abordant entre autres le rôle des femmes africaines, l’écrivaine rwandaise Scholastique Mukasonga s’inquiète du manque d’actions concrètes prises à l’issue de ces rencontres et se positionne en faveur de l’UFA, l’Union des femmes africaines.

Scholastique Mukasonga, écrivaine rwandaise ayant obtenu le prix Renaudot 2012 pour « Notre-Dame du Nil » (Gallimard). © Vincent Fournier/JA

Scholastique Mukasonga, écrivaine rwandaise ayant obtenu le prix Renaudot 2012 pour « Notre-Dame du Nil » (Gallimard). © Vincent Fournier/JA

Scholastique Mukasonga

Publié le 29 août 2018 Lecture : 4 minutes.

À la fin de juin, j’ai été invitée à un colloque. Encore un colloque ! Celui-ci semblait plutôt prestigieux, le sujet intéressant. Il s’agissait du Forum annuel de Crans Montana, organisé cette année à Bruxelles. Les sujets étaient divers, économiques et politiques : changement climatique, routes de la soie et routes maritimes, ère digitale…

Cela n’avait guère à voir avec mes compétences. Mais, un peu à l’écart de ces grandes questions géopolitiques, se tenait un colloque à l’intitulé ambitieux : « Le rôle des femmes africaines au sein des structures familiales et économiques. » Cela, bien sûr, m’intéressait, et le lieu du forum était réputé : le Parlement européen. Les participantes étaient au nombre de huit. Marocaines, Nigériane, Guinéennes. Toutes occupaient de hautes fonctions dans des gouvernements, des instances internationales, des ONG. J’étais classée comme « auteure ».

Je m’attendais à ce qu’après échanges et discussions entre ces hautes personnalités on émette quelques propositions. En vain

Les participantes avaient droit à cinq minutes d’intervention. Chacune fit son exposé dans les limites imparties, sous le strict arbitrage de la modératrice. Seule madame la ministre équato-guinéenne des Affaires sociales et de l’Égalité du genre fut autorisée à largement déborder sur le temps accordé. Je n’ai pas compris non plus pourquoi il lui fut attribué une médaille d’or.

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