Décollage imminent

Le premier vol de la nouvelle compagnie appelée à succéder à Air Mali devrait partir de Bamako au mois de juillet. Aux commandes, en principe, le groupe Aga Khan.

Publié le 29 mars 2004 Lecture : 2 minutes.

Déjà propriétaire d’Air Burkina, le groupe Aga Khan est en passe d’acquérir, par l’intermédiaire de sa Fondation pour le développement économique (Akfed), la compagnie aérienne appelée à succéder à Air Mali S.A., cette dernière ayant été mise en liquidation judiciaire au mois d’avril 2003.
L’Akfed a en effet les meilleures chances de remporter l’appel d’offres lancé par le Mali le 2 novembre 2003 et clôturé le 5 janvier. Trois autres compagnies ont soumissionné : la malienne Trans African Airlines (STA), qui dessert les lignes intérieures et, depuis 2002, assure quelques liaisons internationales ; Société d’Aviation Express (SAE), une autre petite compagnie nationale, en partenariat avec la compagnie de charters Air Méditerranée ; et une compagnie russe, MCM (« Mon Combat pour le Mali ») Avia.
Le 19 mars, après plus d’un mois de discussions, les représentants du gouvernement malien et ceux de l’Akfed sont parvenus à un accord. La convention de partenariat, la convention fiscale et douanière, le projet de statuts de la future société ainsi que le contrat de plan ont été paraphés par les deux parties. La rumeur avait couru d’une suspension des négociations, mais le ministère des Transports a formellement démenti : il n’y a pas eu d’interruption, les quelques points d’achoppement ont été réglés après que les deux parties ont accepté de faire des concessions.
Les Maliens ont, par exemple, accepté qu’en cas de litige l’arbitrage soit confié au Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi) et non à l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada). Ils ont aussi consenti au versement d’indemnités à l’Akfed dans l’hypothèse où celle-ci serait amenée à résilier le contrat à la suite d’un bouleversement majeur de l’environnement économique local.
En revanche, ils n’ont pas cédé aux requêtes de leur partenaire concernant l’exclusivité d’exploitation des services de transport aérien et des droits de trafic (disposition contraire aux règlements internationaux en vigueur) et l’exonération de certaines taxes sur le salaire des expatriés et la formation du personnel.
Quand l’accord aura été approuvé par le Conseil des ministres (a priori, avant la fin de ce mois) puis officiellement ratifié, le groupe Aga Khan deviendra propriétaire de la compagnie à hauteur de 51 %. L’État malien lui concédera ses droits de trafic, mais conservera 20 % du capital (3 milliards de F CFA, soit 4,5 millions d’euros). Les 29 % restants seront proposés aux investisseurs locaux à partir du 1er avril.
Si tout se passe comme prévu, la première liaison intérieure, sur un ATR 42 d’une cinquantaine de places, sera assurée au mois de juillet. Les liaisons transafricaines (sur A-319) devraient débuter en septembre et les vols intercontinentaux en novembre.
Le gouvernement a exigé que la nouvelle compagnie desserve les capitales des pays voisins, mais aussi l’Europe, le Moyen-Orient et, à terme, les États-Unis.
Autre point clé de l’accord : le versement de compensations pour l’exploitation des liaisons intérieures reconnues déficitaires, mais dont le maintien est exigé par l’État.
En outre, le gouvernement a obtenu qu’à compétences égales l’emploi de personnels maliens soit privilégié. Et que l’Akfed mette en place un système de tarifs promotionnels pour permettre à un grand nombre de Maliens de voyager sur les nouvelles lignes. Dans ce pays de plus de 1 million de km2, l’offre en matière de transport aérien est en effet chroniquement déficitaire.

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