Comptabilité macabre
La guerre et l’après-guerre ont coûté aux forces de la coalition 677 tués, dont un peu plus du cinquième (22 %) pendant les combats, du 20 mars 2003, jour des premières frappes aériennes, au 9 avril 2003, date de la chute de Bagdad.
Les Américains, qui ont engagé plus de 130 000 soldats, ont subi les plus grosses pertes, avec 576 tués au 19 mars 2004, dont 117 pendant les combats. Les Britanniques, principaux partenaires de la Coalition, en ont eu 59.
Ces statistiques ont été tenues à jour par le Pentagone et les grands médias américains, tels le quotidien USA-Today et la chaîne de télévision CNN, de même que par des organismes indépendants (voir notamment http://lunaville.org/warcasualties/summary.aspx).
On connaît tout ainsi sur l’évolution mois par mois du nombre de morts, ou sur la situation individuelle des GI’s tués : leur sexe, leur âge, leur État d’origine, leur arme… Dix-sept femmes ont perdu la vie pour 545 hommes. Cinquante et un pour cent des victimes étaient âgées de moins de 26 ans, soit 294 sur 571. Les deux âges les plus touchés ont été 20 ans et 21 ans, avec respectivement 58 et 52 morts. Les États qui ont payé le plus lourd tribut sont la Californie et le Texas, les deux plus peuplés : 59 et 46 morts. L’Alaska n’en a eu aucun, le Montana et le Nouveau-Mexique en ont eu 1. L’armée compte 462 victimes, les marines 83, la marine 9, l’aviation 8. Quatre lieutenants-colonels figurent sur la liste des morts.
Pour les Américains, la guerre en Irak a été jusqu’ici très meurtrière, comparée à d’autres conflits. On compte 4 ou 5 victimes pour 1 000 soldats engagés, 10 fois plus que pendant la guerre du Golfe (1991), un peu moins que pendant la guerre de Corée (1950-1953) ou la guerre du Vietnam (1964-1975), où l’armée américaine a perdu 5 ou 6 soldats pour 1 000.
Quant aux victimes irakiennes, on ne dispose que des estimations fournies notamment par deux ONG et par les professionnels britanniques de la santé. Il y aurait, au 19 mars 2004, entre 13 500 et 45 000 victimes militaires et entre 8 500 et 10 500 morts civils.
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