Collisions et conséquences

Deux cratères de météorites ont été repérés dans le désert libyen. Les impacts de ces objets avec la Terre datent de 140 millions d’années, et ont entraîné de fortes modifications climatiques.

Publié le 29 mars 2004 Lecture : 2 minutes.

Qu’est-ce qu’un astroblème ? C’est l’impact entre une météorite ou un astéroïde et la Terre – ou une autre planète. Le mot vient du grec astro (« astre ») et blêma (« coup »). Dans l’ensemble du monde, on a recensé environ cent soixante cratères d’impact provoqués par des astroblèmes. Nombre de scientifiques estiment que la disparition des dinosaures, il y a 65 millions d’années, serait due à une catastrophe de cet ordre. À ce jour, le continent africain compte dix-huit cratères imputés à des astroblèmes (le plus important étant l’anneau de Vredefort, situé en Afrique du Sud), mais ils pourraient en réalité être bien plus nombreux. En effet, l’érosion, la tectonique des plaques, l’activité volcanique ou encore la végétation contribuent, avec le temps, à effacer – ou du moins à atténuer – les traces des impacts météoritiques. Seules des techniques modernes d’observation peuvent révéler leur existence. Fin février, l’équipe de chercheurs français, américains, japonais et égyptiens dirigée par Philippe Paillou, directeur adjoint du laboratoire d’astrodynamique, d’astrophysique et d’aéronomie de l’université de Bordeaux, a ainsi découvert deux nouveaux astroblèmes dans le sud-est de la Libye. Ils se situent, plus précisément, à 110 kilomètres à l’ouest de Djebel Arkenu et à 250 kilomètres au sud de l’oasis de Koufra. Âgés au maximum de 140 millions d’années, ils ont été baptisés Arkenu-1 et Arkenu-2. Le premier cratère présente un diamètre de 10,3 kilomètres, tandis que celui de son frère, plus petit, mesure 6,8 kilomètres. Ils ont pu être repérés grâce aux images fournies par les satellites américain Landsat-7 et japonais Earth-Resources Satellite-1, qui permettent de révéler la nature des structures géologiques enfouies sous le sable du désert. D’après les recherches effectuées sur le site, les cratères seraient issus de la chute d’une paire de météorites d’environ 500 mètres de diamètre. Le choc pourrait avoir libéré une énergie supérieure à celle que dégagerait l’explosion simultanée du stock mondial actuel d’armes nucléaires, influençant le climat de toute l’Afrique de l’Est. D’après les spécialistes, le Sahara pourrait abriter plusieurs autres cratères d’impact, et une nouvelle mission scientifique travaille actuellement dans la zone désertique de Gilf Kebir, en Égypte. L’étude des astroblèmes permettra peut-être de mieux comprendre l’histoire de notre planète.

http://www.observ.u-bordeaux.fr/public/planetologie/paillou/arkenu

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