Bush sur la sellette

Publié le 29 mars 2004 Lecture : 2 minutes.

C’est plus qu’une nouvelle pierre dans le jardin de Bush. C’est une remise en question de l’image de « président de guerre » qu’il veut se donner pour sa campagne électorale. Il semble en effet que les langues désormais se délient. Une des particularités de l’administration Bush est qu’elle n’a pas hésité, dans le passé, à punir ceux qui signalaient des faits ou émettaient des opinions qui ne lui plaisaient pas. Ainsi, lorsque l’ambassadeur Charles Wilson a indiqué que, contrairement à ce que le président Bush avait déclaré dans son message sur l’état de l’Union, le Niger n’avait pas vendu d’uranium à l’Irak, quelqu’un à la Maison Blanche a ruiné la carrière de son épouse en révélant qu’elle était un agent de la CIA.
Malgré les risques, l’ancien secrétaire au Trésor de Bush, Paul O’Neill, a publié, l’an dernier, un livre où il faisait le portrait d’un George W. Bush mal informé et obsédé par l’Irak. Ces dernières semaines, c’est Richard Clarke, l’ancien coordinateur de la lutte antiterroriste au sein du Conseil national de sécurité, sous Clinton comme sous Bush, qui a créé l’événement en sortant un ouvrage intitulé Against All Enemies : Inside America’s War on Terror (Free Press). Clarke a été immédiatement interviewé à 60 Minutes, une émission vedette de la chaîne de télévision CBS. Il a affirmé qu’il a tenté d’alerter Bush et ses conseillers, notamment Condoleezza Rice, bien avant le 11 septembre 2001, sur le danger que représentait el-Qaïda. Mais personne ne l’a écouté. « Même après les attentats, raconte Clarke, Bush voulait absolument que je lui fasse un rapport prétendant que c’était l’Irak qui était coupable. » « Franchement, a-t-il conclu sur CBS, je trouve scandaleux que le président tente de se faire réélire en prétendant qu’il a fait de grandes choses contre le terrorisme alors qu’il l’a ignoré. Il a ignoré le terrorisme pendant des mois, alors qu’on aurait peut-être pu faire quelque chose. »

Le retentissement des déclarations de Clarke a été d’autant plus grand qu’il les a renouvelées, les jours suivants, devant la commission indépendante chargée d’enquêter sur les attentats du 11 septembre. Et qu’elles ont été corroborées par d’autres témoins, comme l’ex-sénateur démocrate Bob Kerrey ou l’ancien conseiller pour la sécurité nationale du président Bill Clinton, Samuel Berger.

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