Adieu Siradiou !

De nombreux messages de sympathie saluent la mémoire de l’homme politique guinéen – et notre ancien collègue – Siradiou Diallo. Décédé en France le 14 mars (voir J.A.I. n° 2254), il a été inhumé le 26 mars à Labé.

Publié le 29 mars 2004 Lecture : 2 minutes.

Dimanche 21 mars, aéroport Conakry-Gbessia. Leaders de l’opposition, membres du gouvernement, amis et famille sont réunis à quelques pas du tarmac pour rendre un premier hommage à Siradiou Diallo, décédé à Paris, le 14 mars. Il est 16 h 30 quand l’Airbus A-330 d’Air France atterrit. Les passagers débarquent. La majorité d’entre eux rejoint le parterre d’intimes déjà installés, sous une chaleur suffocante. Aboubacar Somparé, président de l’Assemblée nationale, est le premier à se recueillir devant le corps enveloppé dans un linceul noir. Les larmes coulent sur la plupart des visages, l’émotion est intense. Assiatou, l’épouse du défunt, est assise en compagnie d’Ibrahim, Abdoulaye et Fatou, les enfants de Siradiou. Elle ne peut réprimer les sanglots qui l’étreignent.
Massés autour de l’aéroport, les militants de l’Union pour le progrès et le renouveau (UPR) patientent depuis des heures, sous un soleil de plomb, pour saluer comme il se doit la mémoire de leur leader. Puis l’imposant cortège accompagnant le corps vers la morgue de l’hôpital Ignace-Deen s’ébranle. Pour parcourir la petite dizaine de kilomètres nous séparant du point d’arrivée, plus de trois heures seront nécessaires : toute la ville s’est massée sur les bords de la route. L’hommage est à la hauteur du personnage : impressionnant.
Durant trois jours, la capitale guinéenne vivra au rythme des funérailles. Le nom de Siradiou est sur toutes les lèvres. Que ce soit au domicile familial de Coléah Lanséboundji ou au Palais du peuple où a été organisé un symposium en sa mémoire, ses amis sont venus de tout le continent présenter leurs condoléances à la famille, au pays tout entier et… au Groupe Jeune Afrique, représenté par votre serviteur.
Siradiou était un juste, au sens le plus noble du terme. Sa disparition, elle, est ressentie comme une injustice : il n’a pu mener son combat jusqu’au bout alors que la Guinée est à un tournant de son histoire. Au moment où elle avait le plus besoin de lui, Siradiou s’en est allé. Si proche du but… Gageons que son héritage politique ne sera pas dilapidé et que ses compagnons de lutte sauront suivre la voie qu’il a su patiemment tracer, celle de la démocratie, du dialogue et de la paix.
Signe du destin, notre regretté confrère, ami et mentor, a été inhumé un 26 mars dans sa ville natale de Labé. Vingt ans, jour pour jour, après la mort de Sékou Touré, celui qu’il a si ardemment combattu. La Guinée a perdu un fils, Jeune Afrique, un frère.
À Assiatou, Ibrahim, Abdoulaye et Fatou, nos plus sincères condoléances. Siradiou, que ton âme repose en paix.

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