Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 29 janvier 2007 Lecture : 4 minutes.

De l’éphémère et de l’éternel
– En me promenant dans un cimetière de Fort-de-France, en Martinique, j’ai lu l’épitaphe suivante : « Ce que vous êtes, nous l’avons été. Ce que nous sommes, vous le serez. »
J’ai eu la chair de poule, et je me suis rendu compte subitement que l’être n’est pas éternel, que le monde est éphémère et qu’il faut faire le bien ! À l’occasion de la nouvelle année 2007, que Jeune Afrique demeure une uvre éternelle qui survivra au-delà des hommes.
Samir Doghri, Ksar Helal, Tunisie

Guinée misérablement riche
– Un scandale géologique : la Guinée est potentiellement l’un des pays les plus riches de l’Afrique de l’Ouest, le château d’eau et l’une des forêts les plus denses de la région. Ses dirigeants successifs ont réussi la prouesse d’en faire le pays le plus démuni. J’ai mal à notre Guinée. Voici aujourd’hui un homme miné par la maladie qui s’accroche désespérément à un pouvoir qu’il ne peut plus exercer. Voici un pays misérablement riche, qui n’a jamais eu les leaders qu’il mérite. En tant qu’Africain, je rêve d’une Guinée qui marcherait désormais vers son renouveau, vers un développement respectueux de la vie humaine et du bien-être de ses habitants. Qui prendrait sa place dans le concert des nations fières et libres. Impossible de compter sur Conté pour cela. Je prie pour l’avènement d’un ATT (le président malien Amadou Toumani Touré). Mais surtout pas d’un Wanké ou d’un Robert Gueï.
Abdoulaye Sangho, Abidjan, Côte d’Ivoire

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Honteux sport-business
– Dans le billet d’humeur de Fouad Laroui, « Qatari, ça paie » [J.A. n° 2396], l’auteur encourage une athlète qatarie d’origine marocaine. Que dirait-il à la place des Français « bien de chez nous » qui voient des athlètes d’origine africaine demander la nationalité française (pour ces mêmes raisons financières) remporter les championnats nationaux puis courir ensuite au niveau international sous les couleurs de la France ? J’ai été choqué par ces propos, pratiquant moi-même l’athlétisme depuis plus de vingt ans à un modeste niveau régional, je sais de quoi je parle. Pauvre sport-business ! Prenez le cas d’Eunice Barber : ne devrait-elle pas avoir honte d’avoir lâché son pays ? Cordialement, très bon magazine, continuez.
V. Tassigny, Le Havre, France

Des mammouths le long de la Seine
– J’aime beaucoup la rubrique « Post-Scriptum » de Fouad Laroui. Ses articles pleins de bon sens me font toujours rire. Et je commence toujours la lecture de Jeune Afrique par le « Post-Scriptum » de Laroui, car il me met en joie avant de lire l’avalanche de mauvaises nouvelles qui parsèment le journal. Pourquoi ses petites histoires se passent-elles toujours aux Pays-Bas ? Aurait-t-il planté sa tente dans un champ de tulipes ? Par ailleurs, je viens de lire son billet d’humeur sur les arts premiers (J.A. n° 2402) : Fouad Laroui est-il certain que les mammouths broutaient le long de la Seine en l’an 859 ? Et il y aurait eu des dinosaures chez les British ? Curieux…
René Oble, Rieux de Pelleport, France

Horaires de rigueur à l’ONU
– Dans votre numéro 2401, vous établissez quelques comparaisons entre le secrétaire général de l’ONU sortant, Kofi Annan, et son successeur coréen Ban Ki-moon. Vous indiquez notamment que ce dernier débute sa journée deux heures plus tôt que Kofi Annan, précisant que Ban Ki-moon « arrive à 8 heures tapantes au bureau, contrairement à son prédécesseur qui débarquait à 10 heures ». Je me demande si vous avez bien pris soin d’instruire le dossier avant de rendre ce verdict, afin d’éviter les préjugés manichéens. Il est très difficile de savoir à quel moment les VIP commencent leur journée. La plupart du temps, ils ont un deuxième bureau où ils peuvent traiter les urgences ou des questions qui demandent une grande concentration.
Pour ces leaders, les bureaux officiels servent à signer des documents, à répondre au téléphone et à recevoir les visiteurs ou les collaborateurs. Moi-même, tout en étant un modeste cadre d’entreprise, j’ai souvent commencé ma journée de travail à 5 heures du matin pour arriver au bureau à 9 heures. Une différence de style n’est pas nécessairement une différence de rigueur.
Ildefonse Ndabalishye, Abidjan, Côte d’Ivoire

Des « Justes » au secours des Subsahariens
– Ceux qui ont sauvé la vie de milliers de familles juives de l’extermination nazie durant la Deuxième Guerre mondiale, ces personnes qu’on appelle aujourd’hui les Justes, n’ont pas attendu que soient organisés des conférences et des colloques pour agir, mais se sont levés comme un seul homme pour sauver des vies sans se poser de questions. La situation dans laquelle vit une grande partie des familles en Afrique subsaharienne est malheureusement quasi identique à celle qu’ont connue les Juifs. C’est pourquoi je vous implore de suivre l’exemple de ces Justes et d’agir. Des milliers de personnes meurent parce qu’elles n’ont pas les moyens de se soigner. Au lieu de discourir, il est urgent d’agir. Nos justes, ce sont ces Health Angels (« les anges de la santé ») qui apportent l’aide sanitaire aux pauvres.
Un centre hospitalier occidental pourrait aider un hôpital du Sud à former son personnel. Un laboratoire européen pourrait s’associer à un autre du Sud pour fabriquer des médicaments génériques. Une association, une ONG ou un particulier qui parraine une famille, qui contribue à la réhabilitation d’un centre de santé, qui apporte son soutien matériel en équipements et médicaments, ou son appui financier, serait à nos yeux un « Juste parmi les Justes » et son nom serait gravé au panthéon de la mémoire africaine.
J.B. Bokoto, Afrique subsaharienne

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