Un bateleur nommé Chirac

Publié le 29 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

Le président français a réussi son show en faveur du Liban, un pays qui lui est très proche. Le 25 janvier, il a rassemblé au Centre de conférences internationales de l’avenue Kléber, à Paris, les représentants de trente-six pays et de quatorze organisations multilatérales, parmi lesquels Condoleezza Rice, la secrétaire d’État américaine, le prince Saoud al-Fayçal, ministre saoudien des Affaires étrangères, José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, et Paul Wolfowitz, celui de la Banque mondiale.
Un à un, ces « amis du Liban » ont été appelés par Jacques Chirac à manifester leur solidarité sous forme d’espèces sonnantes et trébuchantes. À chacun, il a lancé, dans sa langue, un mot de gratitude : « merci », « thank you », « spaciba » ou « choukran ». Avant de convier tout ce joli monde à sa table, il a annoncé avec ravissement que cette sorte de Téléthon géant destiné à financer la reconstruction et la modernisation du Liban avait rapporté un peu plus de 7,6 milliards de dollars, alors qu’il n’en espérait pas plus de 5 milliards. « Ce n’est pas moi qu’il faut remercier pour ce vaste élan de solidarité, mais Son Altesse Royale le prince Saoud al-Fayçal et le Dr Condoleezza Rice », a-t-il précisé.
De fait, l’Arabie saoudite s’est montrée la plus généreuse avec 1,1 milliard de dollars, devant les États-Unis (770 millions), la France (650 millions) et les Émirats arabes unis (300 millions). Même les petits pays ont mis la main à la poche : 130 000 dollars pour la Slovénie, 650 000 dollars pour le Portugal, 850 000 dollars pour Chypre, 1 million pour la Malaisie, 2 millions pour l’Irlande S’agissant des institutions, c’est la Banque européenne d’investissement qui arrive en tête (1,2 milliard), suivie de la Banque mondiale (1 milliard). Au total, l’Union européenne et ses membres ont contribué à hauteur de 3,1 milliards (40 %), soit un peu plus que les pays arabes (2,7 milliards). L’aide prendra, pour l’essentiel, la forme de prêts (90 %) et sera étalée sur plusieurs années. Deux milliards devraient néanmoins être versés en 2007. À titre de comparaison, la conférence pour la reconstruction du Liberia (la population de ce pays est comparable à celle du Liban) n’a réussi à collecter, en février 2004, à New York, que 500 millions de dollars. Soit quinze fois moins !

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