Sous le manguier de Wawa…

Publié le 29 janvier 2007 Lecture : 2 minutes.

Même s’il avait pratiquement cessé de voyager à la fin de sa vie, l’ancien chef de l’État guinéen Sékou Touré avait effectué, en vingt-six années de présidence, 211 déplacements à l’étranger. Contrairement à son prédécesseur, Lansana Conté, souvent retiré dans son village de Wawa, ne s’est pas beaucoup manifesté sur la scène internationale. Et ses principaux mérites en matière de diplomatie se résument au maintien de la Guinée à l’écart des conflits qui ont secoué la sous-région (Guinée-Bissau, Sierra Leone, Liberia et Côte d’Ivoire), à l’accueil – parfois non sans difficultés pour les zones frontalières du pays – de nombreux réfugiés, et à la participation des contingents guinéens (à l’heure actuelle, près de 150 militaires et policiers) à des opérations de maintien de la paix de l’ONU et de la Cedeao (en Guinée-Bissau et au Liberia). Les personnalités étrangères qui se déplacent à Conakry sont le plus souvent des chefs d’État africains, comme récemment Amadou Toumani Touré du Mali, Thabo Mbeki d’Afrique du Sud, Olusegun Obasanjo du Nigeria, et son ami « Nino » Vieira de la Guinée-Bissau. Conté a également accueilli la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright en 1999, les présidents français François Mitterrand en 1986 et Jacques Chirac en 1999. Sans oublier le pape Jean-Paul II en 1992. S’il n’a pas souhaité, en revanche, recevoir Dominique de Villepin, alors ministre français des Affaires étrangères, venu plaider, en mars 2003, contre la guerre en Irak, il a veillé à ce que la Guinée, qui présidait le Conseil de sécurité ce mois-là, ne se range pas du côté des États-Unis.
Lansana Conté, qui a participé en 1995 au Sommet social de l’ONU à Copenhague (Danemark), s’est adressé une seule fois à l’Assemblée générale des Nations unies, en 1999. Il a assisté au Sommet de la Francophonie à Québec en 1987, et aux Sommets des chefs d’État d’Afrique et de France à Ouagadougou, en 1996, et à Paris, en 1998. En 1999, il a participé au Sommet de l’OUA à Alger. Et s’est rendu à Rabat en 2002 (il a rencontré Mohammed VI à plusieurs reprises) pour relancer, après la fin de la guerre au Liberia, l’Union de la rivière Mano, avant d’accueillir à Conakry, en 2004, le Sommet de cette organisation.
Au fil des ans, ses voyages bilatéraux se sont faits de plus en plus rares. Il a visité la Malaisie, qui gère aujourd’hui les télécommunications guinéennes, la Russie, où Poutine l’a accueilli en 2001, et l’Ukraine, l’un de ses principaux fournisseurs d’équipements militaires. Ses déplacements les plus récents (Italie, Cuba, la Suisse à deux reprises) ont été effectués uniquement pour des raisons médicales.

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